Page 6 - Le Petit Journal n° 196
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le petit journal de Rebelle-Santé
que le taux de vaccination augmente dans une population, la rougeole continue d’être répandue, mais par des sujets vaccinés. (5 et 6) Il semble qu’un certain pourcentage de personnes ne répond pas ou très faiblement à la vaccination, les rappels ne suffisant pas à en augmenter l’efficacité. Sur les quelques centaines de malades de la rougeole observés en France cette année (2017), environ 15 % étaient vaccinés. Mais, dans certaines épidémies, comme au Québec et à New York en 2011, on a observé parfois près de 50 % de vaccinés.
Selon l’immunologue Tetyana Obukhanych, si la vaccina- tion a permis de diminuer le nombre de cas de rougeole, le contact avec un « vivier » de personnes porteuses du virus sauvage* leur permettrait de « renouveler » cette stimulation immunitaire et d’entretenir l’efficacité du vac- cin. Les non-vaccinés auraient donc aussi un rôle à jouer dans l’immunité collective ! (7)
On peut même penser qu’en visant une couverture totale, la protection offerte par le vaccin risque de devenir de moins en moins efficace (ce qui permet à l’industrie de re- vacciner tout en accusant les non-vaccinés de cet échec).
Plus préoccupant est le fait que les cas de rougeole se sont déplacés vers les enfants de moins d’un an et les adultes de plus de 20 ans, dont la vaccination n’est plus efficace. (8) Ce sont deux âges où les risques de complica- tions sont plus élevés que pour les enfants de trois à dix ans, âge où, longtemps, la maladie se développait natu- rellement. Ceci pourrait être une conséquence directe des campagnes de vaccination. Si la protection conférée par le vaccin diminue à partir de l’adolescence, les jeunes mères ne sont plus en mesure de transmettre l’immunité pas- sive aux fœtus et aux nouveau-nés. Par ailleurs, le risque revient pour les adultes. Les personnes nées avant 1970, exposées au virus naturel, sont réputées bénéficier d’une immunité à vie, mais ce ne sera probablement plus le cas des générations suivantes.
Il n’est donc pas exclu de voir réapparaître de nouvelles épi- démies de rougeole, dans les années à venir. Toutefois, en comparaison avec la varicelle, une autre maladie infantile, qui fait environ 600 à 700 000 cas par an en France, ces épi- démies restent pour l’instant plus que « modestes ».
*Le virus « sauvage » est celui qui est véhiculé par la maladie naturelle, tandis que les virus vaccinaux sont des virus « recombinés » ou génétiquement modifiés. En principe, il est possible de détecter si la maladie est d’origine « naturelle » ou d’origine « vaccinale ».
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