Page 18 - Rebelle-Santé n° 233
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NUTRITHÉRAPIE
LES LIPIDES
ANTI-INFLAMMATOIRES
Zoom sur les oméga-3 et le PEA
   Didier Le Bail
  Les lipides ne servent pas uniquement à nous fournir de l’énergie. L’organisme reconfigure un certain nombre d’entre eux pour en faire des « pompiers de l’inflammation ». Mais cette reconfiguration ne s’effectue pas à partir de n’importe quel lipide alimentaire. Certains sont plus recherchés que d’autres, à commencer par les acides gras oméga-3 EPA et DHA. Parmi les lipides reconfigurés en mode « pompier », seul le PEA est directement disponible sous forme de complément alimentaire.
Cet article s’attarde sur la sclérose en plaques afin d’illustrer le grand intérêt thérapeutique des lipides bioactifs.
L’inflammation est nécessaire pour se défendre Le précurseur alimentaire des lipoxines est l’acide
contre les agents infectieux, mais quand le
processus inflammatoire n’est plus sous contrôle, on joue clairement « avec le feu », sachant que l’inflammation est dotée d’un pouvoir exceptionnel de destruction des tissus. Pour contenir et résorber l’inflammation, l’organisme dispose de « pompiers » ayant pour particularité de tous appartenir à la grande famille des lipides. Le tableau, page suivante, recense ces lipides spécialisés.
Que retenir de ce tableau ?
1/ Le rôle déterminant des oméga-3
En effet, les précurseurs alimentaires des résolvines, protectines, marésines, EPA-EA et DHA-EA sont les acides gras polyinsaturés oméga-3, avec partage des tâches entre oméga-3 EPA (résolvines séries E, EPA- EA) et oméga-3 DHA (résolvines séries D, protectines, marésines, DHA-EA).
arachidonique, un acide gras polyinsaturé oméga-6. Enfin, la brique élémentaire du PEA est l’acide palmi- tique, un acide gras saturé.
2/ L’utilité d’une supplémentation ciblée
Le seul moyen par lequel augmenter les taux de ré- solvines, protectines, marésines, EPA-EA et DHA-EA, consiste à se supplémenter en quantité suffisante en oméga-3 EPA et DHA.
Il est essentiel de modifier conjointement son alimen- tation en diminuant les sources alimentaires d’acide linoléique (notamment huile de tournesol, sauf s’il s’agit d’huile de tournesol oléique) et d’acide ara- chidonique (notamment viandes), deux acides gras oméga-6.
À noter le rôle ambivalent de l’acide arachidonique, souvent pro-inflammatoire, mais aussi anti-inflamma- toire à ses heures.
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