Page 19 - Rebelle-Santé n° 233
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NUTRITHÉRAPIE
LIPIDES ANTI-INFLAMMATOIRES
Famille des lipoxines
Famille des résolvines (séries D et E)
Famille des protectines
Famille des marésines
Famille des acides gras amides : palmitoyl éthanol amide (PEA), eicosapentaenoyl éthanol amide (EPA-EA), docosahexaenoyl éthanol amide (DHA-EA)
Le PEA, quant à lui, est directement disponible sous forme de complément alimentaire. Ce lipide encore méconnu du grand public est surtout réputé pour sa capacité unique à soulager les douleurs en relation avec les nerfs.
PLACE DES LIPIDES BIOACTIFS DANS LA LUTTE CONTRE L’INFLAMMATION
Je vais vous l’expliquer simplement en employant la métaphore du feu de forêt de grande ampleur qui nécessite l’intervention rapide et massive de bom- bardiers d’eau (l’équivalent des anti-inflammatoires stéroïdiens ou non stéroïdiens) afin de freiner la pro- pagation du feu. Les premières équipes de pompiers (de la compagnie « oméga-3 ») ne tardent pas à être déployées sur le terrain afin d’endiguer la progression des flammes. Des renforts supplémentaires (de la com- pagnie « PEA ») sont progressivement acheminés sur les lieux du sinistre pour venir à bout de l’incendie (phase de résolution de l’inflammation). Des forces restent sur place le temps qu’il faut (plusieurs mois de supplémentation si nécessaire) pour supprimer le risque de reprises de feu (poussées inflammatoires).
Le Pr Charles Serhan, à qui l’on doit la découverte de plusieurs familles de lipides anti-inflammatoires, considère que « plutôt d’empêcher l’inflammation, mieux vaut en stimuler la résolution ». Une approche pleine de bon sens qui nécessite cependant d’être vali- dée sur le plan clinique.
Illustration avec la sclérose en plaques.
OMÉGA-3 ET SCLÉROSE EN PLAQUES (SEP)
Alors que je rédigeais cet article, j’ai découvert les résultats passionnants d’une revue d’études sur le lien entre supplémentation en oméga-3 et SEP. Les auteurs ont analysé les données de 7 études de qua- lité incluant, au total, plus de 240 000 participants.
Quelques-uns des points ressortant de cette revue d’études :
1 – Plus les apports alimentaires en oméga-3 sont éle- vés, moins on est susceptible de développer une SEP.
2 – Les patients déjà atteints consommant beaucoup de poissons gras sont moins handicapés que les autres par la maladie.
3 – Une supplémentation de 4000 mg par jour d’huiles de poisson réduit significativement les marqueurs de l’inflammation (TNF-alpha, IL-1 Bêta, IL-6, IFN- gamma), alors que ce n’est pas le cas quand on se limite à 1000 mg par jour.
Au terme de leur étude, les auteurs ont conclu que
les oméga-3 EPA et DHA contribuent à réduire les marqueurs de l’inflammation, ainsi que le taux de rechute, et ce faisant, améliorent la qualité de vie des patients.
À cette réserve près que pour bénéficier des effets thé- rapeutiques des oméga-3, il faut envisager une sup- plémentation à dose élevée, que les auteurs chiffrent à 4000 mg par jour (1).
SCLÉROSE EN PLAQUES (SEP)
Il s’agit d’une maladie auto-immune du système nerveux central qui se caractérise par des pro- cessus inflammatoires provoquant par endroits la destruction de la myéline, substance grasse enveloppant les nerfs. Pour une raison incon- nue, le système immunitaire dirige son action contre la myéline. Le traitement de fond de la SEP repose sur la prise d’immunomodulateurs, en l’occurrence de l’interféron-bêta.
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