Page 20 - Rebelle-Santé n° 233
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  NUTRITHÉRAPIE
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PEA ET SCLÉROSE EN PLAQUES
En 2016 a été publiée la première étude clinique contrôlée et randomisée (2) visant à évaluer chez des patients souffrant de sclérose en plaques rémittente (3) les effets de l’administration de PEA en complé- ment du traitement conventionnel de première ligne à base d’interféron-bêta.
Posologie retenue pour le PEA : 600 mg par jour pen- dant 1 an.
Probablement parce qu’il s’agissait d’une supplémen- tation en PEA de longue durée, les chercheurs n’ont pas jugé utile de commencer par une dose d’attaque de 1200 mg par jour, comme cela se pratique habituel- lement. Peut-être faut-il y voir la raison pour laquelle l’augmentation du taux sanguin de PEA n’a été effec- tive qu’au bout de 3 mois. Un « retard à l’allumage » qui se révéla sans conséquence puisqu’au terme de l’étude des différences notables apparurent bel et bien entre le groupe PEA et le groupe placebo, toutes en faveur du groupe PEA, à savoir :
une réduction des marqueurs de l’inflammation, notamment IL-17, TNF-alpha et IFN-gamma ;
une amélioration de la qualité de vie se signalant notamment par une amélioration des fonctions cognitives ;
Notes :
 complète, mais partielle, des problèmes d’inflamma- tion chronique – ce qui est déjà très appréciable !
2 – Au vu des résultats positifs présentés plus haut, ne pas hésiter à associer PEA et oméga-3 pour optimi- ser les résultats thérapeutiques, notamment en cas de neuro-inflammation.
LA SUPPLÉMENTATION EN PRATIQUE
EN CURE INTENSIVE
 PEA : 1200 mg par jour.
 Oméga-3 EPA + DHA : posologie à déterminer en fonction du problème de santé rencontré (cela peut aller de 1000 à 4000 mg par jour).
EN CURE D’ENTRETIEN
 PEA : 400 à 800 mg par jour.
 Oméga-3 EPA + DHA : 250 + 250, soit 500 mg par jour (ou consommation de poissons gras 2 fois par semaine).
Didier Le Bail
    OMÉGA-3 ET ANTICOAGULANTS : MISE AU POINT
La prise d’oméga-3 à dose élevée n’est pas in- compatible avec un traitement anticoagulant. Selon les autorités sanitaires européennes, la supplémentation à long terme en EPA et DHA combinés jusqu’à 5000 mg par jour n’augmente pas le risque de saignement spontané et n’ag- grave pas les saignements chez les personnes prédisposées (par exemple, celles qui prennent des anticoagulants ou de l’aspirine).
une diminution significative de la sensation de douleur au point d’injection sous-cutané de l’interféron-bêta (4).
Soit trois effets positifs qui résument parfaitement l’activité à la fois anti-inflammatoire, analgésique et neuroprotectrice du PEA.
DEUX ENSEIGNEMENTS À RETENIR
1 – L’exemple de la sclérose en plaques montre que certains lipides bioactifs sont particulièrement précieux pour parvenir à une résolution, non pas
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(1) Al Ammar WA, Effect of omega-3 fatty acids and fish oil supplementation on multiple sclerosis : a systematic review, 2019.
(2) Orefice NS, Oral palmitoylethanolamide treatment is associated with reduced cutaneous adverse effects of inter- feron-bêta 1a and circulating pro-inflammatory cytokins in relapsing-remitting multiple sclerosis, Neurotherapeutics, 2016.
(3) La forme rémittente se traduit par une succession de poussées et de rémissions.
(4) Les injections peuvent provoquer des rougeurs, dou- leurs et gonflements au niveau de la peau.
 




































































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