Page 34 - Rebelle-Santé n° 204
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rencontre
Natalie Georges
HiRudotHéRapie
les sangsues au secours de nos maux
Sambo Danh Sang soigne diverses pathologies avec les sangsues depuis près de 20 ans
Les sangsues, ces mal-aimées... et pourtant, si l’on savait tout le bien qu’elles peuvent nous apporter. J’ai rencontré Sambo Danh Sang – au nom prédestiné –, un infirmer d’origine cambodgienne, qui pratique l’hirudothérapie depuis de nombreuses années, pour le plus grand bien de ses patients.
Oui, je sais ! Une grimace apparaît dès que l’on évoque ces mollusques vivant dans l’eau. Ces petites bêtes qui sucent le sang n’ont pas la
cote. L’Hirudo medicinalis est l’espèce européenne qu’utilisent les thérapeutes. Celles de Sambo viennent d’un élevage situé en Gironde qui en élève 3 000 000 par an et les exporte dans le monde entier.
« Elles multiplient leur volume par 10 et sont à usage unique, bien sûr, car elles ne peuvent plus mordre une fois repues, explique l’infirmier. En fonction des pathologies, du poids du patient et de sa tension artérielle, je pose entre 2 et 6 sangsues et cela dure d’une à 2 heures... suivant leur appétit ! » car les petites bêtes sont à jeun depuis plusieurs mois lorsqu’elles sont livrées aux utilisateurs.
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Sauvé par les sangsues
Sambo est un inconditionnel. Il faut dire qu’elles l’ont sauvé d’une mort certaine. « En 1975, j’ai dû parcourir 700 km à pied pour fuir les Khmers rouges, raconte-t-il. Blessé à la cheville, la plaie s’est infectée. Par chance, j’ai traversé des rizières et je dois la vie sauve à une sangsue qui a nettoyé la plaie, refermée en une journée ! » Arrivé en France, le jeune Cambodgien, captivé par cette aventure, trouve un document anglais parlant des vertus des sangsues médicinales. Devenu infirmier, il part se former en Suisse avec la pionnière en la matière, Dominique Schweizer, et pratique l’hirudothérapie depuis main- tenant 18 ans.