Page 11 - Rebelle-Santé n° 195 - Extrait "Les remèdes tsiganes de Moune"
P. 11
JARDIN BIO
Chélidoine
Arnica
odorantes, qui apparaissent entre juin et septembre selon le climat. Vous planterez (par exemple en avril-mai) la saponaire au soleil, dans un sol humifère, léger et frais, calcaire ou neutre. Tous les 2-3 ans, apportez un peu de sables calcaires en mélange à du compost mûr pour stabiliser le pH autour de 7. Pour l’entretien courant, désherbez et paillez, cela réduit les arrosages, sauf en cas de coup de chaleur, où il faut impérativement arroser pour ne pas stresser la plante. Peu sensible aux maladies, pensez à renouveler les pieds tous les 3 ans environ ; vous pouvez le faire à partir d’éclats de rhizome, de boutures de tiges prélevées au printemps ou encore acheter des graines pour les semer au printemps ou en automne. La culture en pot est tout aussi facile, avec un bon drainage et une terre qui garde le frais. La saponaire a diverses propriétés médicinales et aide aussi le jardinier. Le purin de feuilles (infusion pendant 24 h) est un insecticide réputé efficace contre les pucerons ; on conseille une pulvérisation toutes les semaines, tant que le problème persiste.
L’arnica (Arnica montana), plante médicinale dont la cueillette est interdite ou réglementée dans la plupart des départements français. Peu importe, contribuez à pré- server l’Arnica montana sauvage en cultivant quelques pieds dans votre jardin, même si c’est un peu
compliqué ! Achetez des graines récoltées l’année précédente : at- tention, c’est important, car le pou- voir germinatif se réduit fortement au bout de 2 ans. Semez-les dès février sous abri en pépinière ou en pot à partir de mi-mars, jusque fin mai dans les zones au nord de la Loire. Le substrat idéal est acide : mélangez, dans les mêmes pro- portions, du sable, de la tourbe et de la terre de bruyère, posez les graines en surface et recouvrez-les très légèrement. La levée demande une vingtaine de jours, gardez la terre humide en arrosant régu- lièrement avec de l’eau non cal- caire. Encore un peu de patience, attendez deux mois pour repiquer les jeunes plants dans une zone exposée mi-ombre à ensoleillée (attention au coup de chaud), avec un sol acide, drainant, assez riche en matière organique. Regardez apparaître les grandes tiges qui se terminent par une grosse fleur (6 à 8 cm de diamètre)...
Les plantes facile à cueillir dans nos jardins
Parmi les plantes dont nous parle Moune pour fabriquer des remèdes tsiganes, nombre d’entre elles sont dans nos jardins, et parfois elles nous exaspèrent, ou plutôt c’est le désherbage qui nous exaspère ! Alors, gardez quelques « mau- vaises herbes », qui sait, peut-être en ferez-vous une tisane ou une potion ?
a La chélidoine (Chelidonium ma- jus L.), aussi appelée « herbe aux verrues ». C’est une grande vivace au feuillage léger qui produit des fleurs jaunes de mars à novembre en climat doux ; on la reconnaît facilement grâce au latex orange vif qui s’échappe des cassures de ses tiges ou racines. Très répan- due, elle se contente de murs, d’escaliers, de zones pierreuses,
mais sait aussi apprécier la bonne terre de jardin, pourvu que le drai- nage soit bon. Il est facile de la cultiver en récoltant des graines dans la nature. Sur le plan sani- taire, il n’est pas rare d’observer de la rouille sur les feuilles, dans ce cas, n’utilisez pas les feuilles et brûlez-les pour limiter le risque pour les plantes.
a Le bouillon-blanc (Verbascum thapsus), plante remarquable par sa discrétion en première année, forme juste une rosette de feuilles très douces, car couvertes d’un duvet blanchâtre. En deuxième année, elle se fait remarquer par le port altier de sa hampe florale qui monte jusqu’à 1,5 m, garnie de fleurs jaunes douces au toucher. Pour s’installer, il lui faut du soleil, une terre aérée ou un endroit drai- nant (le pied d’un mur, un chemin de gravier...).
Les plantes à récolter dans la nature
Lancez-vous si vous êtes sûr de récolter la bonne. Sauf cas parti- culiers, on récolte les racines en automne ou en hiver, les parties aériennes souvent lors de la florai- son (les fleurs en bouton ou épa- nouies, selon les cas), les feuilles juste avant la floraison, et enfin les graines lorsqu’elles ont perdu une grande partie de leur humidité.
Angela David
(1) Le rinçage élimine un peu de principes actifs, mais mieux vaut augmenter, avec prudence, un peu les quantités de plantes dans vos recettes pour compenser.
(2) L’augmentation du volume se fait par une entrée d’eau impor- tante dans les cellules, ce qui contribue à diluer la concentration en principes actif.
(3) Les champignons parasites produisent des mycotoxines, mieux vaut appliquer le principe de précaution !
Rebelle-Santé N° 195 121
© anitasstudio - Fotolia.com