Page 55 - Rebelle-Santé n° 211
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UNE DOULEUR À LA HANCHE...
ET SI C’ÉTAIT UNE NÉCROSE ?
Surpoids, sports en charge, chute, tabagisme... autant de causes parmi d’autres qui exposent à la nécrose de la hanche, ou plus exactement de la tête du fémur.
URGENCES
Dr Daniel Gloaguen
Difficile de passer à côté d’une nécrose de la hanche (NH), tant la
symptomatologie est évoca- trice et assez spécifique : une douleur modérée à progressi- vement intense au niveau de l’aine ou de la fesse. La NH concerne une personne sur 1000. Les hommes sont deux fois plus touchés avec un âge moyen d’apparition entre 25 et
45 ans. L’atteinte est bilatérale dans près de la moitié des cas. Signalons enfin que la NH peut être une affaire de famille.
DOULEUR
Dans un premier temps, elle sur- vient la nuit puis apparaît dans la journée par la suite, lors de la marche et lors des mouvements de la cuisse : flexion, rotation vers l’in- térieur. Une boiterie ne tarde pas à s’installer. Enfin, dans certains cas, la NH peut se manifester d’emblée par une douleur syncopale sem- blable à un coup de poignard dans la hanche, qui traduit l’écrasement soudain de la tête du fémur (perte de la sphéricité). Pour autant, la NH peut aussi être découverte par hasard à l’occasion d’une radiogra- phie. Si rien n’est fait, l’évolution se fait le plus souvent vers l’arthro- se. Une autre raison de souffrir de la hanche.
UN PROBLÈME DE VASCULARISATION
En pratique, la NH, qu’on appelle également « ostéonécrose asep- tique de la tête fémorale », est liée à un arrêt de la vascularisation de la tête du fémur par occlusion des ar- tères nourricières. La tête fémorale
n’est donc plus irriguée et les cel- lules osseuses (ostéocytes) qui la composent, privées d’oxygène et de nutriments indispensables à leur vitalité, vont mourir. Cette mort cellulaire affaiblit la struc- ture osseuse, et ce d’autant que la tête du fémur supporte le poids du corps. Elle est donc soumise à une pression importante.
RADIOGRAPHIE OU IRM
Une simple radiographie de la hanche peut mettre en évidence la NH. Mais attention, les signes radiographiques sont souvent re- tardés par rapport à l’apparition des premières douleurs. La radio- graphie peut être normale au tout début alors que la NH est déjà ins- tallée. Le diagnostic précoce passe donc plutôt par l’IRM.
REPOS...
Le traitement dépend de l’âge du patient, de la sévérité de l’atteinte, de l’intensité de la douleur, de la rapidité de son évolution et, bien entendu, de sa cause (voir enca- dré). Traiter la cause peut limiter l’évolution de la NH. Dans un pre- mier temps, le repos pendant plu- sieurs semaines est indispensable. Il consiste à éviter la « mise en
charge » de la hanche (sports, marche ou station debout pro- longées...). Le repos s’avère assez efficace pour les NH mo- dérées.
... AVANT PROTHÈSE DE HANCHE L’intervention chirurgicale de- vient difficilement évitable en cas d’inefficacité du traitement médical et du repos (lorsque les douleurs progressent inexo- rablement). Deux techniques
sont alors utilisées, l’intervention de « forage-décompression » ou la pose d’une prothèse totale de hanche. C’est bien souvent l’op- tion choisie quand les douleurs sont importantes, lorsque l’effon- drement de la tête est constaté ou en cas d’arthrose.
Dr Daniel Gloaguen
FACTEURS FAVORISANTS
 Antécédents familiaux
 Luxation congénitale de la
hanche (dysplasie)
 Surcharge pondérale
 Hyperlipidémie
 Traitement par corticoïdes
 Traumatisme de la hanche
(luxation, fracture ancienne...)
 Sport en charge
 Radiothérapie (suites)
 Alcoolisme
 Embolie artérielle
 SIDA
 Accident de décompression
(plongée)
 Alitement prolongé
 Drépanocytose.
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