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pathologies
... RESPONSABLE D’UN SOUFFLE
Au stade de début, la découverte de la MM se fait souvent par ha- sard, à l’occasion d’une auscul- tation cardiaque qui décèle un souffle au niveau du foyer aor- tique (à droite du sternum, juste sous la clavicule), qualifié de « râpeux ». En pratique, un souffle apparaît lorsque l’ouverture de la valve perd 25 % de sa surface. À ce stade, impossible de savoir s’il s’agit d’une calcification, d’un ré- trécissement lié à un rhumatisme articulaire aigu (RAA) dû à une infection par streptocoque ou en- core d’une malformation congé- nitale (4 % des rétrécissements) dans laquelle la valve ne présente pas trois valvules mais simplement deux. Impossible également de se prononcer sur la gravité du rétré- cissement aortique sur la seule intensité du souffle.
RÉPERCUSSIONS FONCTIONNELLES
Lorsqu’il devient serré, le rétré- cissement aortique s’accompagne d’une inadaptation du débit car- diaque à l’effort. Il se manifeste alors par un essoufflement à l’ef- fort (dyspnée), une douleur tho- racique (les coronaires sont mal irriguées) et parfois une syncope à l’effort, autrement dit une mau- vaise vascularisation cérébrale en- traînant un malaise. En général, les symptômes cliniques apparaissent autour d’une ouverture aortique égale ou inférieure à 1,5 cm2 (2,5 et 3,5 cm2 en temps normal).
ÉCHOGRAPHIE ET DOPPLER
Le diagnostic de certitude passe par l’échographie et le Doppler cardiaque qui permettent d’éva- luer l’intensité du rétrécissement aortique et de montrer l’origine probable du rétrécissement (MM) en visualisant les calcifications. L’échographie permet également d’apprécier le retentissement car- diaque du rétrécissement aortique et, en particulier, l’existence d’une hypertrophie ventriculaire.
SCHéMA DU CœUR
aorte
oreillette droite
ventricule droit
INTERVENTION CHIRURGICALE
oreillette gauche
valve aortique
ventricule gauche
FACTEURS PRÉDISPOSANTS DE LA MALADIE DE MÖNCKEBERG
c Diabète cHypertension artérielle cDialyse rénale c Lupus cSyndrome inflammatoire chronique cHypervitaminose D c Hypercholestérolémie.
Il n’y a pas de traitement médi- cal. Le seul traitement de la MM est chirurgical et consiste à reti- rer la valve aortique calcifiée pour la remplacer par une valve artificielle. L’intervention dépend des résultats de l’échographie et du Doppler, de l’opérabilité et de l’âge du patient, mais aussi et surtout du retentissement cli- nique du rétrécissement aortique. En d’autres termes, le recours à la chirurgie s’avère nécessaire lorsque les premiers symptômes fonctionnels apparaissent ou, en l’absence de signes fonctionnels, lorsque les examens échogra- phiques successifs montrent une aggravation de la sténose aortique.
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 194 115

