Page 23 - Rebelle-Santé n° 194

NUTRITHÉRAPIE
Sélénium
100 microgrammes 2 fois par jour
au cours des repas pendant 1 an
Vitamine D3
sous forme de gouttes
Objectif : maintien du taux sérique au-dessus de 40 ng/ml tout au long de l’année, ce qui passe par un traitement d’attaque à raison de 4000 UI par jour pendant 3 à 4 mois, suivi d’un traitement d’entretien (2000 UI ou plus par jour)
Maca
(Lepidium meyenii)
1500 à 3000 milligrammes par jour, de préférence le matin, par cures renouvelables de 3 semaines maximum
Rebelle-Santé N° 194 23
les DeUx NUtRIMeNts clés
Le traitement médical habituel de l’hypothyroïdie souffre d’une grande faiblesse : il ne s’attaque pas au mécanisme auto-immun à l’œuvre dans la maladie la plupart du temps.
Or, il s’avère qu’il existe deux nutriments capables de diminuer de façon significative les taux sériques d’auto-anticorps anti-TPO : le sélénium et la vita- mine D ! À condition qu’ils soient pris à dose efficace et pendant un laps de temps suffisant (3).
La vitamine D est connue pour ses propriétés immu- nomodulantes et anti-inflammatoires, et le sélénium pour ses propriétés anti-oxydantes. Au sein de l’orga- nisme, c’est dans le tissu thyroïdien que l’on trouve la plus forte concentration en sélénium ! La conversion de l’hormone T4 (forme inactive) en hormone T3 (forme active) nécessite la présence d’une enzyme à sélénium.
D’autres nutriments sont nécessaires au bon fonction- nement de la glande thyroïde : tyrosine, iode, man- ganèse, zinc, cuivre, fer, vitamines A, B, C, E, acides gras oméga 3.
le gINseNg Des ANDes
Pour combattre la fatigue, rien de mieux que la maca, surnommée le « ginseng des Andes ». C’est un revita- lisant général renommé pour sa faculté à augmenter la libido !
Il a pour grand avantage de régulariser le fonctionne- ment du système endocrinien sans stimuler parallè- lement le système immunitaire. Or, il faut justement éviter de stimuler l’immunité en cas de problème auto- immun – ce qui exclut par là-même d’utiliser un cer- tain nombre de plantes (échinacée, astragale...) et de champignons immunostimulants (reishi, maitaké...).
eN PRAtIqUe
cONseIls cOMPléMeNtAIRes
l Éviter l’eau du robinet à cause de sa contenance en chlore.
l Attention aux perturbateurs endocriniens et plus particulièrement aux grands perturbateurs thyroï- diens que sont :
•le triclosan, un composé organochloré massivement utilisé comme antibactérien dans les produits d’hy- giène et les cosmétiques ;
•les dioxines, autres composés organochlorés que l’on trouve dans les produits blanchis : mouchoirs en papier, tampons et serviettes hygiéniques, filtres à café, sachets de thé ;
•les composés perfluorés, dont le plus connu est le téflon ;
•les composés bromés retardateurs de flamme, pré- sents dans les appareils électroniques et les habitacles des automobiles, surtout à l’intérieur des voitures neuves ;
•le très médiatique bisphénol A, interdit d’utilisation sur tous les contenants alimentaires (bouteilles en plastique, cannettes, boîtes de conserve) depuis 2015, est également à ajouter à la liste !
l Éviter une consommation trop importante de cru- cifères (brocoli, chou-fleur, chou de Bruxelles, chou frisé...), car ce sont des aliments goitrogènes.
l Tendre vers une alimentation santé, ce qui signifie notamment moins d’aliments transformés, moins de sucre raffiné, moins de graisses hydrogénées, moins de laitages et moins de gluten.
Didier Le Bail
(1) Javed Z, Levothyroxin treatment of mild subclinical hypothyroidism : a review of potentials risks and benefits, Ther Adv Endocrinol Metab, 2016 Feb
(2) Unnikrishnan AG, Prevalence of hypothyroidism in adults : an epidemiology study in eight cities of India, Indian J Endocrinol Metab, 2013 Jul
(3) Mazokopakis EE, Effects of 12 months treatment with L-Selenomethionine on serum anti-TPO levels in patients with Hashimoto’s thyroiditis, Thyroid, 2007 Jul ; Mazokopakis EE, Is vitamin D related to pathogenesis and treatment of Hashimoto’s thyroiditis ?, Hell J Nucl Med, 2015 Sep-Dec