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le petit Journal de Rebelle-Santé
Virginie Parée
AttEINdRE LE POdIUM : LA gUéRISON !
À l'annonce du diagnostic de cancer du sein, Ariane Parachini a choisi de poser un autre regard sur sa maladie. Telle une sportive de haut niveau, elle n’a jamais lâché l’objectif : le podium, celui de la guérison.
Ariane, quand votre cancer a-t-il été diagnostiqué ? En 2016, alors que je travaillais depuis 2 ans et demi au cabinet du Préfet et que j’avais vécu des expériences par- ticulièrement riches et heureuses, un certain nombre d’événements m’ont fait réfléchir sur la nécessité de partir. C’est ce que j’ai décidé de faire après l’attentat de Nice, épreuve particu- lièrement traumatisante à laquelle j’ai été confrontée dans le cadre de mes fonctions.
J’ai alors trouvé un travail dans une commune proche, qui allait dans le sens de l’orientation que j’avais en- vie de donner à ma vie, notamment privée et familiale.
Au même moment, dans mes rela- tions, une personne me répétait sou- vent : « Avec le stress que tu as, tu ne fais pas de contrôle des seins, c’est de l’inconscience ». Mon mari me disait la même chose et, un soir, alors que
le sujet était revenu dans la discus- sion, j’ai décidé d’aller consulter pour qu’on me laisse tranquille. C’était à la fin du mois de novembre 2016. Après la mammographie, le médecin m’a dit : « On va faire une échographie, puis une biopsie ».
Les résultats devaient arriver une dizaine de jours après, mais, 4 jours plus tard, j’ai reçu un appel sur mon lieu de travail me demandant de ve- nir rapidement. Et là, on se dit, cette fois c’est mon tour.
Pourquoi ?
C ’e s t m o n t o u r, c a r mon frère 3 ans auparavant d’un cancer du poumon. La projection s’est faite immédiatement.
À l’annonce du cancer, vos pre- mières pensées sont donc allées vers votre frère ? Oui, absolument. Et puis après, je
me suis dit : « Je le savais ». C'est vrai que ça faisait quelques mois que mon sein était douloureux. Ayant des problèmes dorsaux du même côté, j'avais mis ça sur le compte du dos. Et puis, en même temps, après le décès de mon frère, j'ai fait n'importe quoi avec ma san- té. Je me suis jetée à corps perdu (sic) dans le travail et j’abusais trop souvent à mon goût de whisky. Je me suis aussi remise à fumer. J’avais pourtant pleinement con- science d’être dans l’autodestruc- tion, et j’étais persuadée d’aller droit dans le mur et de me dé- clencher quelque chose. Avec le recul, je me dis qu’il fallait que j’y aille aussi pour comprendre ce par quoi mon frère était passé. J’étais extrêmement proche de lui. C’était mon jumeau d’âme. Mais quand on m’a annoncé que j’avais un cancer, le monde s’est effondré.
j ’a v a i s
p e r d u
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