Page 34 - Le Petit Journal n° 201
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le petit Journal de Rebelle-Santé rencontre
collègues m’ont maintenue dans le positivisme. Et puis, il y a les thérapeutes. L’abattement est inévitable. Mais, ensuite, j’ai pu reprendre courage grâce au soutien de mes proches et à l’énergie de tous les intervenants. Je me suis mise dans l’état d’esprit d’une épreuve sportive.
Pour mon mental, j’ai appris la méditation avec le psy hospitalier et la vidéo de Guy Corneau, Dialogue avec les cellules. J’ai découvert la kinésiologie (qui favorise un état d’équilibre et de bien-être physique, mental, énergétique et émotionnel) et cela m’a tellement passionnée que je vais suivre la formation.
Pour le physique, je n’ai jamais ar- rêté le sport. Sauf au moment du jeûne ou en cas de grande fatigue. J’ai fait du vélo elliptique en mu- sique dans mon jardin. Et grâce à ces olympiades, j’ai appris à connaî- tre mon corps et ses limites.
Tant qu’on est dans ces pratiques, on est actif et on garde le moral. On ne subit pas, on est acteur. On ne se bat pas non plus. On est acteur de sa vie.
Qu’est-ce qui a changé pour vous maintenant que vous êtes en train de sortir de cette épreuve ? Le regard sur tout un tas de choses. J’ai posé des sacs.
Par exemple, j’avais rompu avec mes parents depuis 9 ans et cet été, je suis allée en Bretagne et j’ai renoué avec eux. Ma fille a joué un rôle primordial, car elle a fait le lien et je l’en remercie. Ce fut un moment précieux.
La kinésiologie m’a permis égale- ment de pouvoir parler de mon frère sans tristesse. Je suis apaisée. Et puis le vent dans mes cheveux qui repoussent, c’est une sensation extraordinaire !
Vous me parliez d’être "actrice", cela me semble très important. Oui, il faut d’abord avoir confiance en son médecin. J’en ai consulté plusieurs avant d’en choisir un. Pour autant, je n’avale pas tout ce qu’il me donne. Concernant les effets secondaires, le Dr Ricci a géré par homéopathie et médecine chinoise. Mes « colocs » de chimiothérapie no- taient tout concernant les effets se- condaires. Je n’ai pas voulu faire ça. Mon fils, oncologue vétérinaire, me disait, « Ok, ce n’est pas un rhume, mais on en sort ». Alors je n’ai pas voulu garder tout ça par écrit.
Je crois aussi beaucoup aux projets et aux symboles : les vacances en Bretagne prévues au mois d’août, les 50 ans de mon mari, et un peu de travail à la maison.
La dernière qualif’ s’est faite le jour des20ansdemafille.Àunmo- ment, l’hôpital a voulu me changer les dates pour des raisons de jour férié, mais j’ai insisté parce que cet anniversaire était très symbolique. Il fallait que je monte sur le podium lejourdes20ansdemafille!
Et mes séances de décrassage se terminent le 11 octobre... jour des 28 ans de mon fils ! La vie, l’amour toujours (sourires).
Pour terminer, vous m’aviez racon- té un jour, lors d’une de nos con- versations, ce que vous avait dit le Dr Ricci...
Oui. Alors que j’étais allée la voir quelques semaines avant le diagnos- tic du cancer, elle était inquiète de mon état de santé tant physique que psychique.
Je l’ai revue plus tard pendant le traitement. Et elle m’a dit : « Le matin, avant votre douche, regar- dez votre sein et remerciez-le. Par ce cancer, il vous a sauvé la vie. ».
Merci Ariane.
Virginie Parée
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