Page 33 - Le Petit Journal n° 201
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À ce moment-là, comment parvient- on à se mobiliser et à se préparer mentalement? Ça ne vient pas tout de suite. Il y a quand même une phase très som- bre où l'on se dit que tout est fini (ce qui est idiot quand on y pense, car on finit tous par mourir !). Après, je suis rentrée dans la période médicale avec l'opération chirur- gicale. Tout s’est bien passé. Je ne pensais donc avoir que de la radio- thérapie. Mais non, les ganglions étaient atteints et j'ai appris que j’allais faire de la chimio : « Il va fal- loir faire des petites piqûres de mé- dicaments, Mme Parachini », m’a dit le médecin, pour dédramatiser.
Et là, re-projection sur mon frère : cathéter et perte de cheveux. Ensuite, il y a eu une période de 12 jours pendant laquelle j'attendais les résultats du Pet scan pour savoir s'il y avait des dégâts ailleurs. Et là, c'est long.
Résultats ?
Mon mari était certain qu’il n’y au- rait rien au Pet scan et il avait rai- son. Il m’a fait promettre qu’à partir des résultats, je me retrousserais les manches et qu’on irait tous ensem- ble traverser cette épreuve.
La présence de votre mari a donc été précieuse... Oui, primordiale... Vitale.
Comment avez-vous vécu le traite- ment ? Dans mon métier, et pendant une dizaine d’années, j’ai travaillé dans l’évènementiel sportif. Quand j’ai annoncé au Préfet, avec lequel j’avais gardé contact, qu’il n’y avait rien au Pet Scan, il m’a dit : « Vous êtes désormais prête pour vos olym- piades ». Cette phrase a été primor- diale dans la façon dont je me suis engagée « sur le terrain » et je me suis mise dans un état d’esprit de compétition sportive en vue des jeux olympiques.
Les 3 premières chimio sont deve- nues les pré-qualifications, les 12 sui- vantes furent les qualifications, puis les rendez-vous de radiothérapie sont devenus des séances de décras- sage musculaire !
J’ai commencé un traitement homéo- pathique 3 semaines avant de com- mencer la chimio avec le Dr Ricci (mé- decin homéopathe et acupunctrice
à Vence), granules et préparation du foie (desmodium, chardon-Marie...). Mon ami Philippe, ostéopathe, m’a offert son talent et s’est occupé de mon crâne pour recentrer les éner- gies. Et puis, j’ai pratiqué le jeûne thérapeutique sur les conseils de Virginie Parée (rires) que je ne con- naissais pas et qui m’a épaulée tout au long du traitement. Le jeûne a été salvateur pour moi, même si c’est très difficile, la veille, le jour et le lendemain de la chimio. J’avais perdu beaucoup de poids (12 kilos). Mais, après le 3e jour de jeûne, je pouvais reprendre une alimentation nor- male, sans aucun problème, ni nau- sées, ni vomissements. Jamais. Bref, je recommande le jeûne et même le médecin était interloqué par les bons résultats de mes analyses de sang. Toutes ces personnes et leurs con- seils (diététique) ou soins (acupunc- ture, homéopathie, ostéopathie) m’ont énormément aidée. L’entourage a été extrêmement important.
Y avait-il la possibilité de bénéfi- cier de soins complémentaires en milieu hospitalier ? Pas exactement dans les mêmes domaines, mais le personnel était très accueillant et plein d’attention, y compris pour mon mari. Il y avait la possibilité de rencontrer une psy- chologue, une hypnothérapeute et aussi une infirmière qui pratiquait un « toucher/bien-être » extraor- dinaire. À la fin d’un traitement, se faire masser les pieds ou le crâne, c’est un moment d’échange vraiment important.
Que diriez-vous à une personne qui apprend qu’elle a un cancer ? L’amour que l’on a autour de soi est très important. L’amour qui porte, l’amour qui transcende, l’amour qui insuffle la vie. Mon mari, mes en- fants m’ont littéralement portée dans tous les sens du terme. La présence constante de mes amis, du maire pour lequel je travaille ou de
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