Page 63 - Rebelle-Santé n° 212
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POUR REGARDER PLUS LOIN QUE LE BOUT DE SON NEZ
LA RHINOSCOPIE
C’est l’une des rares cavités à ne pas faire l’objet d’un examen clinique systématique. Et pourtant, l’examen du nez peut être riche d’enseignements.
C’est tout l’intérêt de la rhinoscopie.
EXAMENS
Dr Daniel Gloaguen
«C’est évident comme le nez au milieu de la figure ». Mais force est de reconnaître que cet organe si visible n’intéresse pas beau- coup la médecine. Une erreur si l’on considère qu’il est le siège de l’odorat et que ce sens est essentiel à l’appétit, ou qu’il permet la respi- ration nasale la bouche fermée. La rhinoscopie, un terme générique qui correspond à l’examen des fosses nasales, permet de dépister certaines pathologies ou d’en ex-
pliquer d’autres.
UNE FOSSE NASALE, C’EST QUOI ?
Les fosses nasales sont constituées de parois (plancher et paroi exté- rieure), d’une cloison nasale mé- diane et de reliefs osseux appelés cornets, au nombre de trois (supé- rieur, moyen, inférieur). Les cor- nets sont séparés par des orifices de drainage des sécrétions appelés « méats ». Le méat moyen, le plus important, permet de drainer les sécrétions issues des sinus anté- rieurs de la face. Tout l’ensemble est recouvert d’une muqueuse. C’est sur la cloison que se situe la tache vasculaire, une zone fragile riche en petits vaisseaux artériels et veineux à l’origine des saigne- ments de nez (épistaxis).
DE L’EXAMEN DIRECT...
La rhinoscopie peut être effectuée de façon directe par le médecin gé- néraliste. C’est la rhinoscopie dite « antérieure ». Elle permet d’ex- plorer tout ce qui se passe dans la partie du nez « visible » au niveau du visage : plancher nasal, cloison et cornet inférieur. Elle nécessite l’usage d’une source lumineuse
(otoscope, lampe frontale, lampe de poche...) dirigée à l’intérieur des narines. L’usage d’un spéculum nasal, autrement dit un cône creux identique au spéculum gynécolo- gique, mais plus petit, permet de mieux explorer les fosses nasales. En pratique, le patient placé en po- sition assise doit se moucher avant l’examen. L’application d’adréna- line permet de décongestionner les fosses nasales si besoin. Signalons également qu’il est possible de vi- sualiser l’arrière des fosses nasales (rhinoscopie postérieure), à leur jonction avec l’arrière-gorge, en glissant un miroir courbe dans la bouche, derrière le voile du palais.
... À L’UTILISATION D’UNE FIBRE OPTIQUE
À l’instar de la fibroscopie bron- chique ou digestive, la nasofi- broscopie utilise une fibre optique souple pourvue d’une caméra. Cet examen permet d’aller un peu plus loin à l’arrière des fosses na- sales et d’explorer le méat moyen, l’arrière-gorge, jusqu’au larynx. Il s’agit donc d’une rhinoscopie pos- térieure, utilisée lorsque l’examen à la lampe s’avère insuffisant. La nasofibroscopie est du domaine de l’oto-rhino-laryngologiste (ORL). Elle s’effectue sur un patient as- sis, après l’application d’un spray anesthésiant et vasoconstrictif afin de favoriser cet examen désa- gréable. Elle peut s’accompagner également de prélèvements ou de
biopsies.
QUELLES INDICATIONS ?
Les indications des rhinoscopies sont nombreuses et concernent toutes les pathologies à expression nasale :
• Anomalies anatomiques de la cloison, des cornets ou des méats • Inflammations des fosses na- sales (allergies)
• Polypes
• Hypertrophie des végétations
• Saignement de nez
• Corps étranger
• Rhinosinusite
• Rhinite aiguë
• Obstruction nasale
• Hypoanosmie ou anosmie (troubles de l’odorat)
• Cancer des fosses nasales ou des sinus.
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 212 63


































































































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