Page 64 - Rebelle-Santé n° 212
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RECETTES NATURE
Anne Rihet
Des recettes naturelles...
pour lutter contre la
DÉPRESSION NERVEUSE
En cette période de l’année où l’on pressent déjà l’agita- tion du futur printemps, vous
constatez que vous n’êtes pas dans le mouvement. Vous êtes accablé.e, rien ne vous intéresse ni ne vous touche. Une immense fatigue s’est emparée de vous ainsi qu’une profonde tristesse. L’obs- curité semble avoir envahi votre être, vous n’arrivez plus à vous concentrer, vous dormez mal ou pas quand il le faut et vous avez perdu l’appétit. Votre libido a chuté d’une façon vertigineuse. Devant ce constat, vous vous recroquevil- lez de plus en plus sur vous-même. Vous êtes certainement touché.e par un symptôme dépressif. Il faut essayer d’enrayer cette situation. Tout d’abord, au-delà de l’envie, pratiquez une activité physique, tous les jours, si possible, pour que votre cerveau sécrète l’hormone du plaisir, la dopamine, et des en- dorphines, hormones du bien-être. Agissez sur votre alimentation et mangez dans le calme. Créez une atmosphère de détente autour de vous et préparez-vous d’agréables boissons, des tisanes de plantes décontractantes comme la mélisse ou le houblon et, si nécessaire, prenez des extraits standardisés ou des gélules de plantes réputées antidépressives.
LE BONHEUR SERAIT-IL DANS L’ASSIETTE ?
Une alimentation saine est essen- tielle en cas de dépression. L’ali- mentation a toujours été le premier médicament, et une alimentation déséquilibrée, un facteur de désé- quilibre mental, depuis toujours.
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Hippocrate pensait que les états « mélancoliques » étaient dus à trop de « bile noire », on soignait donc d’abord le foie et la sphère digestive par les plantes pour sou- lager la tête. De nos jours, on s’in- terroge sur le microbiote intestinal qui héberge bon nombre de bac- téries. On s’est aperçu que l’état de ce microbiote agissait sur notre humeur (le bonheur est peut-être dans nos intestins...), qu’une ali- mentation trop sucrée, trop grasse, avec des aliments transformés fa- vorisait certaines souches de bac- téries (présentes dans les intestins) qui perturbaient notre cerveau. Les aliments fermentés telle la chou- croute sont par contre une béné- diction. Alors, buvez des boissons fermentées comme le lait fermen- té, le kéfir ou le kvas de betterave qui nous vient de Russie.
Voici la recette du kvas de bette- rave : découpez en tranches sans l’éplucher une belle grosse bette- rave rouge. Dans un pot en terre, déposez au fond un beau morceau de gingembre et un de curcuma tous deux découpés grossière- ment. Ajoutez quatre gousses d’ail et recouvrez avec les tranches de betterave. Bloquez le tout avec une petite soucoupe surmontée d’un poids (un gros galet, par ex.) afin que les aliments ne puissent remon- ter à la surface. Recouvrez d’eau salée (deux cuillerées à soupe de gros sel pour un litre d’eau). Ne remplissez pas votre pot jusqu’en haut, cela va fermenter... Couvrez- le et laissez à l’ombre, mais à tem- pérature ambiante, pendant cinq jours. Ensuite, il vous suffit de pré- lever le liquide fermenté avec une
louche, sans toucher aux aliments qui restent au fond. Buvez un verre par jour, et gardez le reste de votre préparation au réfrigérateur.
Les aliments riches en oméga 3
(l’huile de colza, l’huile et les graines de lin, les graines de chia, de chanvre et de citrouille), en vitamines B (B9 dans les légumi- neuses cuites, les épinards, broco- lis, asperges, laitues, châtaignes, noix, noisettes, graines de lin, de tournesol, B6 dans les céréales complètes, graines de sésame et tournesol), en vitamine D (shiitaké) et en tryptophane, un acide ami- né précurseur de sérotonine, hor- mone du bonheur (oléagineux et graines de sésame et de citrouille) sont aussi à privilégier. Préparez des jus-soupes à consommer deux fois dans la journée en mixant du lait d’avoine ou de l’eau avec des épinards, des brocolis, des shii- takés et une cuillerée à café d’huile de colza. Ajoutez, par la suite, une cuillerée à soupe de légumineuses cuites et parsemez de graines de sésame ou de tournesol.
ET DANS LA NATURE
LE MILLEPERTUIS
HYPERICUM PERFORATUM
L’effet antidépresseur de l’herbe de la Saint-Jean n’est plus à dé- montrer, il est maintenant avéré par les recherches médicales ac- tuelles. Il faut toutefois reconnaître que le pouvoir du millepertuis était pressenti des siècles aupa- ravant puisqu’on l’appelait déjà au Moyen-Âge, Fuga daemonum,