Page 31 - Rebelle-Santé n° 226
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 RENCONTRE
 parcouru cette distance, de manière à poursuivre au- delà de l’aspect physique. Il s’agit de rester concen- tré, combattif, confiant, et de ne pas perdre de vue l’objectif à atteindre.
Les enfants ?
Oui, car ils subissent inconsciemment le stress du quotidien et d’émotions mal gérées. Ils disent « Ma- man trouve que je crie et que je pleure tout le temps ». En fait, les enfants reproduisent les schémas de la mai- son : si maman crie, eux aussi. Tout petits, ils profitent de la réflexologie faciale, mais dès 6 ans, un travail en sophrologie est possible. Des séances courtes avec un vocabulaire adapté sont efficaces. Efficaces contre un mal-être traduit par une hyperactivité, une hypersensi- bilité. Efficaces aussi chez les enfants dits « à haut po- tentiel ». Ces derniers sont excellents à l’école dans les petites classes grâce à leurs facilités naturelles. Mais arrivés dans les plus « grandes » classes, problème. Ils n’ont pas intégré le processus d’apprentissage : tout était facile jusque-là, pourquoi s’en faire ? Alors, ils ne savent pas apprendre. D’où des angoisses, une perte de confiance en soi, et de gros soucis à la maison.
Un accompagnement de traitements médicaux ?
Je suis un chef cuisinier qui souffre d’un cancer de la gorge. La sophrologie l’aide à gérer sa peur face à la maladie, à rester positif et combattif, à atténuer les douleurs et inconforts liés à la chimiothérapie, aux examens et traitements médicaux, à garder confiance et estime de soi. Cela peut faire la différence, puisque l’on sait combien le stress aggrave le pronostic en cas de cancer !
Avez-vous constaté des échecs ?
Oui, deux. L’un, un ado victime de harcèlement à l’école, sans assistance psychologique et qui refusait les médicaments. Il a fait 3 tentatives de suicide, nous n’avons pas poursuivi l’accompagnement. L’autre, un adulte souffrant d’acouphènes. Nous avons réduit l’impact des nuisances, mais une période de stress a aggravé ses bourdonnements d’oreille et comme il ne faisait pas les exercices quotidiens à la maison, ça n’a pas marché. Ce ne sont donc pas vraiment des échecs, puisque les outils n’ont pas été utilisés : forcément, le résultat n’est pas là.
Des succès spectaculaires ?
Oui, dès lors que les personnes ont compris comment ça se passe au niveau corporel. Par exemple, l’une a arrêté les somnifères du jour au lendemain alors qu’elle en prenait depuis 20 ans (et on sait que le se- vrage est habituellement lent et difficile !). Une autre, pareil pour le tabac. Une femme enceinte a passé une deuxième grossesse sereine et a accouché sans péri- durale alors qu’elle était angoissée suite à sa première grossesse compliquée. Un homme en burn out a re- fusé les antidépresseurs, a recommencé le travail et... réclamé une augmentation !
Un conseil à donner à nos lecteurs pour aller mieux tout de suite ?
Prenez du temps pour vous. C’est essentiel ! Même UNE minute suffit à casser le rythme. Suite à un évé- nement, respirez, prenez de la distance : la réaction sera distanciée, et avec la bonne intention. L’impor- tant, c’est la pleine conscience, être ici et maintenant, ni dans le passé, ni dans le futur.
Propos recueillis par Anne Dufour
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Photos p. 30 et 31 © Géraldine Vogt




















































































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