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JARDIN BIO
Certains jardiniers reproduisent l’écosystème forêt avec ses diffé- rentes strates : arbres, arbustes, buissons et herbacées, et sans tra- vail du sol.
Quelles espèces d’arbres choisir ?
Le potager-verger assure la plus grosse production alimentaire mais vous pouvez aussi mélanger les espèces fruitières et forestières ou ornementales. Les critères de choix des arbres : feuilles caduques, feuillage peu dense, absence ou peu d’épines, pas ou peu de rejets traçants ou drageonnants (évitez le mimosa, par exemple), le port (plus ou moins haut et/ou étalé), un porte-greffe semi-vigoureux, cycles végétatifs arbres-légumes décalés.
Pour un potager de taille modeste, adoptez plutôt des fruitiers ou des arbres en demi-tige ou basse tige, voire des ports buissonnants ; les haies (lilas, noisetier, frêne, orme...) ou haies fruitières sont intéressantes.
Comment entretenir les arbres ?
Réalisez une taille de formation dès la plantation pour donner la forme voulue à l’arbre. Pour les arbres forestiers ou certains frui- tiers (noyer), vous pouvez éliminer les branches basses pour augmen- ter l’éclairement du potager. Taillez les fruitiers à cueillir en go- belet ou en axe, avec des branches arquées et un puit de lumière au centre de l’arbre, pour avoir le mi- nimum de feuilles/fruits obtenus.
Faut-il renoncer au travail du sol ?
Non, pas nécessairement. Sa pra- tique modérée pour aérer la terre et incorporer les engrais ou résidus végétaux est possible ; normale- ment, quelques années suffisent à améliorer la structure du sol et à rendre le travail inutile. Le bêchage ou griffage peut endommager les racines des arbres ou, à l’inverse, lorsque les arbres sont trop vigou- reux, il peut être utilisé pour ralen- tir leur développement et venir compléter l’élagage (frêne).
Est-il possible de cultiver sur butte ?
Inutile de changer vos pratiques : jardinage classique, sur butte, en carrés, en lasagnes, sous couvert permanent, avec engrais verts ou sans... Tout est possible !
Doit-on couvrir le sol ?
Il n’y a aucune obligation, il y a déjà les feuilles qui tombent et, avant de se dégrader, elles pro- tègent vos légumes (carottes, bet- teraves...) en cas de gel ou limitent le désherbage.
Cependant pailler reste intéres- sant : réduction du désherbage, enrichissement en matière orga- nique, amélioration de la fertilité et protection anti-froid des cultures.
Où mettre les plantes pérennes ?
Plutôt sur le même rang que les arbres, cela facilitera votre travail : installez artichauts, oseille, thym, romarin, ou encore la ciboulette qui limiterait, semble-t-il, la tave- lure, les chancres et les gales sur
les pommiers ! Évitez de cultiver trop près des arbres, surtout les plus jeunes, des plantes potagères (topinambours) ou aromatiques (menthe) à racines traçantes.
Peut-on profiter des arbres pour installer des grimpantes ? Oui, sous réserve de gérer l’équi- libre arbre et grimpante. Pen- sez aussi aux grimpantes fleuries comme la capucine pour débarras- ser les pommiers de leurs pucerons lanigères.
Comment vont s’adapter les plantes qui nécessitent un fort ensoleillement ? Les avis sont partagés, certains jardiniers disent que les légumes souffrent en début de culture et finissent par s’adapter avec une production un peu réduite, d’autres cultivent un potager classique en complément. Un élément de solution : des arbres espacés, une couronne aérée et un feuillage léger.
Faut-il travailler avec des variétés spécifiques ? On peut utiliser plus systématique- ment des variétés précoces dont le cycle végétatif se déroule sur une plus courte période.
Peut-on avoir les mêmes straté- gies d’associations de plantes ? Oui, absolument ! Pratiquez les associations de plantes qui restent basées sur le principe d’effets bé- néfiques réciproques et optimisez
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