Page 64 - Rebelle-Santé n° 223
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RECETTES NATURE
Anne Rihet
     Vous avez la goutte ? Celle qui fait gonfler votre gros doigt de pied ou votre coude ? C’est la goutte en trop, celle qui fait déborder le vase, la goutte qui déboule après des excès d’alcool, de gibiers et de fruits de mer, la goutte de celui ou celle qui goûte trop... Fini de goûter, il faut vous mettre au vert, éloigner le verre de goutte et les ragoûts. Et pour que cette goutte ne revienne pas au galop, pendant quelques jours, quelques semaines ou quel- ques mois, ayez du goût pour les bouillons et les tisanes.
EN CAS DE CRISE
LE COLCHIQUE
PRESCRIT PAR LE MÉDECIN !
Le colchique possède une fleur qui ressemble beaucoup à celle du crocus. Pour différencier ces deux petites bulbeuses, sachez que le colchique fleurit, en général, en automne, contrairement au cro- cus qui s’épanouit en général au printemps (sauf certains comme le safran – un crocus – qui fleurit en automne), que l’androcée du col- chique est composé de six étamines contre trois pour le crocus et que, lorsque le colchique est en fleur, ses feuilles sont absentes contraire- ment au crocus. Tous les deux sont toxiques, très toxiques. Alors, je vous entends déjà me dire : « Si on ne peut pas préparer des remèdes fait-maison avec le colchique, à cause de sa toxicité, alors quel est l’intérêt de le différencier du cro- cus ? » Pour le plaisir de la connais- sance ! On ne fait JAMAIS de pré- paration maison avec le colchique,
mais il nous sauve quand même... Puissant anti-inflammatoire, son principe actif, la colchicine, a été isolé et incorporé dans des prépa- rations pharmaceutiques à usage strictement médical, d’où la néces- sité de faire appel à votre médecin. C’est en général LE médicament prescrit en cas de crise de goutte. En attendant la consultation, chantez à tue-tête au lieu de crier de dou- leur : Colchiques dans les prés, fleu- rissent, fleurissent, colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été... même si, dans le cas présent, c’est plutôt le début du printemps. Et prévenez les prochaines crises dès que vos articulations auront désenflé avec quelques préparations à faire vous- même, cette fois.
ASSOCIEZ DES TISANES
Tisane composée, mélangez 20 g de chacune de ces plantes : pilo- selle, Hieracium pilosella ; bruyère, Calluna vulgaris ; cassis, Ribes ni- grum ; pariétaire, Parietaria offici- nalis. Dans un quart de litre d’eau bouillante, versez une cuillerée à soupe du mélange. Couvrez. Cinq minutes plus tard, ajoutez une pin- cée de reine-des-prés, Filipendula ulmaria. Couvrez et patientez en- core dix minutes. Filtrez et buvez quatre tasses par jour.
Décoction de frêne, Fraxinus ex- celsior : au Moyen Âge, Sainte Hil- degarde recommandait déjà cet arbre pour traiter la goutte. Autre- fois, on utilisait surtout l’écorce, astringente et fébrifuge, mais ce sont les feuilles contenant des flavonoïdes qui sont préconi-
sées à présent. Diurétiques, elles aident à réduire
l’acide urique présent dans le sang en l’éliminant par les urines. Jetez deux ou trois cuillerées à soupe de feuilles sèches dans un litre d’eau froide. Portez le tout à ébullition et, aux premiers bouillons, baissez votre feu pour maintenir une cuis- son douce pendant cinq minutes. Filtrez, sucrez et buvez trois tasses dans la journée.
Infusion de frêne, Fraxinus excel- sior, cassis, Ribes nigrum et reine- des-prés, Filipendula ulmaria : associez 50 g de feuilles de frêne avec 100 g de feuilles de cassis. Versez une cuillerée à soupe du mélange dans une tasse d’eau bouillante. Couvrez et cinq mi- nutes plus tard, ajoutez une pincée de fleurs de reine-des-prés. Recou- vrez, attendez dix minutes, filtrez et sucrez. Buvez en
Des recettes naturelles...
anti GOUTTE
       dehors des repas l’équivalent d’un demi-litre
par jour.
FRÊNE
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