Page 7 - Rebelle-Santé n° 223
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Couches jetables : faudrait arrêter...
Moi qui ai eu deux bébés, je reconnais qu’à l’époque, je ne me posais pas de question au moment de les changer... Et je rachetais des paquets de couches qui filaient à la poubelle. Alors il n’est pas question de donner de leçons... personne n’a envie de mettre les mains dans la m... Mais, aujourd’hui, on peut choisir les couches lavables sans pour autant faire un bond dans le passé. Il existe en effet des tas d’astuces intelligentes et d’accessoires malins, par exemple des feuillets biodégradables à insérer entre la couche et les fesses du bébé et qu’on jette directement dans les toilettes... Bref, si vous envisagez d'avoir un bébé ou si c’est déjà fait, ce serait chouette de vous intéresser au sujet car les couches jetables, non seulement c’est cher, mais c’est 4500 couches jetées pour un seul bébé, soit une tonne de déchets... Et si vous ne voulez pas investir, il existe même un service de location de couches lavables, allez faire un tour sur le site : www.popopidoux.fr
Dans le secret des cabinets...
Pour moi, être féministe, c’est juste vouloir une socié- té où l’on traite de la même manière un homme et une femme, sans que leur sexe ne les assigne à des rôles imposés ou ne leur inflige des traitements par- ticuliers. Comme le disait Coline Serreau dans notre numéro précédent : « Il n’y a pas de féminisme, il y a une injustice fondamentale dans le traitement des femmes dans les sociétés patriarcales. Nous travaillons pour la justice et c'est nous qui aurons raison à l'arri- vée. Je ne comprends pas comment en 2019 on peut ne pas être féministe. C’est comme si on disait, les anti- esclavagistes je suis pour ou contre... Non, on est contre les inégalités, donc on est féministes ou on est hors la loi. ».
Dans notre numéro précédent, je faisais référence au Conseil de l’Ordre des Médecins et au rapport de la Cour des Comptes mettant en avant les graves man- quements de cette instance au regard des agressions sexuelles subies par les femmes dans certains cabinets médicaux. Éberluée par la lecture du rapport, j’en ai parlé autour de moi, et j’ai été très surprise du nombre
de femmes, juste dans mon entourage, qui ont été confrontées un jour ou l’autre à des attitudes ambi- guës, pour ne pas dire « déplacées » dans un cabinet médical.
En approfondissant mes recherches sur ce sujet, j’ai relevé une enquête menée par l’association « Osez le féminisme » en 2018. Un questionnaire sur la prise en charge médicale des femmes et des filles mis en ligne de mai à juillet 2018 sur le web a permis de ras- sembler 2286 réponses de femmes ayant entre 18 et 80 ans. Bien entendu, les réponses étant basées sur le volontariat, on peut rétorquer que l’échantillon n’est pas parfaitement représentatif de toutes les femmes en France, mais cela donne tout de même un aperçu intéressant, et le bilan est assez alarmant : 24 % des femmes interrogées, soit près d’une sur quatre, décla- rent avoir subi au moins une fois des gestes ou des paroles inappropriés (à connotation sexuelle) dans le cadre d’une consultation ou visite médicale. 16 % des femmes ont répondu avoir été agressées sexuellement, et plus de 10 % ont déclaré avoir subi des viols.
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