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NUTRITHÉRAPIE
régime ig versus acné
L’index glycémique ou IG est une mesure par laquelle on définit l’effet sur la glycémie des glucides issus des aliments. Le régime de type chasseur-cueilleur des peuples premiers se caractérise notamment par son faible index glycémique. En revanche, le mode d’alimentation actuel, qui accorde une place impor- tante aux glucides à digestion rapide (produits sucrés, céréales raffinées, pommes de terre sous forme de frites ou de purée...) fait grimper l’index glycémique. Conséquence : une augmentation rapide du taux de glucose dans le sang, qui a pour effet d’induire une sécrétion importante d’insuline. Le phénomène se trouve amplifié par la consommation de laitages : bien que leur index glycémique ne soit pas élevé, ils provoquent néanmoins une sécrétion importante d’in- suline, d’où leur index insulinémique élevé.
Le régime alimentaire à index glycémique bas a été testé avec succès dans une étude randomisée réalisée auprès de 43 adolescents et jeunes adultes souffrant d’acné. Au bout de 3 mois, on a observé une amélio- ration de l’acné dans le groupe « IG bas », avec en prime une perte de poids de 3 kg en moyenne ! Pour les chercheurs, cela souligne l’importance du facteur alimentaire dans la pathogenèse de l’acné (3).
Les résultats de cette étude ont été confirmés quelques années plus tard en Corée du Sud dans le cadre d’une étude comparable où les volontaires ayant suivi pen- dant 10 semaines le régime à IG bas, ont obtenu une diminution significative du nombre de leurs lésions acnéiques (4).
Pour ceux qui voudraient passer à la pratique, sachez qu’il existe de nombreux ouvrages sur le régime IG, de même que des guides des index glycémiques de cen- taines d’aliments. Je vous recommande notamment les titres publiés chez Thierry Souccar Éditions.
la comPlémenthéraPie à mettre en œUvre
Les ingrédients clés :
zinc, magnésium, vitamine B6, oméga-3 ALA/EPA/ DHA + oméga-6 GLA, polyphénols, vitamine D.
u Le zinc agit sur la composante hormonale de l’acné, de même que sur sa composante inflammatoire.
u Le magnésium aide à réduire le stress lié aux bou- leversements hormonaux et aux modifications de l’image de soi. Ce même stress qui concourt à entrete- nir et aggraver l’acné.
u La vitamine B6 est non seulement un cofacteur du magnésium, mais renforce aussi l’action du zinc.
u Les oméga-3 ALA/EPA/DHA et oméga-6 GLA agissent sur la composante inflammatoire de l’acné.
Une complémentation est vivement conseillée en cas de consommation insuffisante de poissons gras, de noix et d’huiles de noix et de colza.
u Puberté précoce, surcharge pondérale, faible consommation de végétaux, environnement pollué, lésions acnéiques inflammatoires, autant de raisons militant pour la prise d’un phyto-complexe à base de polyphénols (curcumine, punicalagine, resvératrol, EGCG...).
u Impossible, enfin, de faire l’impasse sur un apport complémentaire en vitamine D pour la bonne et simple raison qu’en cas d’acné, l’exposition au soleil est déconseillée aux heures les plus chaudes, c’est-à- dire au moment même de la journée où le corps en- grange le plus de vitamine D ! Or, il faut savoir que la vitamine D agit sur les voies immuno-inflammatoires, tout en participant à la régulation de la prolifération des cellules de la glande sébacée. Selon une étude récente, les sujets touchés par la forme la plus sévère d’acné (acné nodulo-kystique) sont davantage caren- cés en vitamine D que les sujets en bonne santé ne souffrant pas d’acné (5).
En pratique :
Zinc chélaté
15 mg par jour (le double en début de cure). À prendre le soir au moment du repas.
Magnésium + vitamine B6 issus de graines germées d’orge bio
Environ 400 mg par jour en deux prises (matin et midi de préférence)
Complexe d’acides gras oméga-3, 6 et 9 issus d’huile de lin, de bourrache et de petits poissons (anchois, sardines)
2 gélules 2 fois par jour au cours des repas principaux
Complexe de polyphénols notamment issus de grenade, marc de raisin et thé vert
1 gélule par jour au moment d’un repas
Vitamine D3 lanoline
sous forme de gouttes huileuses
3000 UI par jour pour garantir le maintien d’un taux sérique > à 30 ng/ml
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