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NUTRITHÉRAPIE
Le Dr Seignalet a suivi les effets de son régime chez près de 300 patients atteints de polyarthrite rhuma- toïde. Pratiquement 80 % d’entre eux ont vu leur état s’améliorer de façon très nette (rémission complète chez 131 patients et amélioration à 90 % chez 104 autres patients). Dans 90 % des cas, les effets favo- rables se sont fait ressentir au cours des trois premiers mois.
LE RÉGIME AIP
Outre-Atlantique, le régime ancestral d’exclusion s’appelle l’Autoimmune Protocol Diet ou AIP. Il s’agit d’une version « rigoriste » du régime paléolithique, fondée sur l’éviction temporaire (1 à 2 mois) des aliments suivants : céréales, graines, noix, produits laitiers, haricots secs, soja, œufs, chocolat, alcool, huiles végétales – sauf olive et coco –, ainsi que les légumes appartenant à la famille des solanacées (1) : pomme de terre, tomate, aubergine...
Liste des aliments autorisés :
légumes (sauf solanacées), fruits (modérément), viandes, volailles, fruits de mer, certaines graisses (huiles de coco et d’olive, lard, canard, avocat), ali- ments fermentés (légumes, kombucha), bouillon d’os (2), vinaigre de cidre et vinaigre balsamique sans sucre ajouté, thé vert, herbes aromatiques et épices (mais pas toutes !), sans oublier miel et sirop d’érable en quantité très modérée. De quoi affreusement com- pliquer la vie sociale pendant quelques semaines !
La phase de réintroduction alimentaire
Après la phase initiale d’exclusion, qui dure de l’ordre de quelques semaines (régime AIP) à quelques mois, voire plus (régime Seignalet), vient le temps de la réin- troduction progressive des aliments exclus – même si rien n’interdit de poursuivre le régime ancestral déjà bien aménagé du Dr Seignalet (3) pendant plusieurs années s’il donne pleine et entière satisfaction.
En pratique, on réintroduit un seul aliment à la fois au rythme d’un tous les cinq jours, et on voit ce qui se passe.
S’il y a toujours hypersensibilité à un aliment don- né, celle-ci se manifeste dans les 72 h sous forme de signes et symptômes très divers : léthargie, brouillard mental, douleurs articulaires, sensation d’engourdis- sement ou de gueule de bois, ballonnements, flatu- lences, constipation, insomnie... Dans ce cas, on n’a d’autre choix que de maintenir l’éviction.
Comme il y a pas mal d’aliments à tester, il est re- commandé de tenir un carnet de réintroduction.
Et si nous prenions des nouvelles de Bruce ?...
En plus de la nécessaire réforme de son régime ali- mentaire, Bruce a suivi à la lettre le programme de supplémentation concocté par le Dr Vasquez, qui in- cluait la prise :
d’un complément multivitaminé ;
de vitamine D (4000 UI par jour) ;
d’un complexe d’acides gras oméga-3/6/9 ;
d’une formule anti-inflammatoire à base de phyto- composés – dont la curcumine ;
d’un probiotique généraliste et d’un anti-infec- tieux à visée intestinale.
Comme Bruce avait un niveau de DHEA anormale- ment bas, le Dr Vasquez a ajouté une supplémentation en cette hormone stéroïde. Le manque de DHEA a été relié à des dysfonctionnements immunitaires et des problèmes inflammatoires.
DES RÉSULTATS ÉLOQUENTS
Le protocole thérapeutique a produit ses effets assez rapidement. En l’espace d’un mois, le niveau de protéine-C réactive a diminué de manière spectacu- laire, passant de 124 à 7 ! Un résultat que Bruce n’avait jamais obtenu jusque-là, même après des injections par voie intraveineuse de médicaments immunosup- presseurs ! Au bout de 6 semaines, il était capable de travailler sans douleurs pour la première fois depuis des années. De surcroît, il avait perdu quelques kilos en trop. Cette amélioration s’est maintenue dans le temps grâce aux bons soins du Dr Vasquez.
Didier Le Bail
Notes :
(1) Car ils sont riches en saponines, des substances capables d’augmenter la perméabilité intestinale. (2) Qui a pour vertu d’aider la muqueuse intestinale à se réparer.
(3) Il autorise notamment certaines céréales (riz, sarrasin, véritable petit épeautre), le quinoa, le soja, le tapioca, les légumineuses, le vin rouge, le sucre complet et le chocolat noir au sucre complet (rapa- dura). Et il limite à une fois par jour la consommation de protéines animales pour éviter de trop acidifier le terrain.
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