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NUTRITHÉRAPIE
Dans le précédent numéro, je vous ai parlé de supplémentation, en parti- culier des deux ingrédients de base que sont la vitamine D et la curcumine. Ce mois-ci, nous allons aborder la question de l’alimentation et du passage quasi obligé par une phase d’exclusion alimentaire. Les aficionados du régime Seignalet ne seront pas dépaysés.
Je vous propose de suivre en filigrane le parcours médical d’un patient de 50 ans – que nous appellerons Bruce –, pris en charge par un thérapeute
américain très pointu en matière de nutrition et de médecine fonctionnelle : le Dr Alex Vasquez. Bruce souffrait depuis déjà trois ans d’une polyarthrite rhumatoïde, une affection auto-immune très fréquente dans laquelle le système immunitaire s’attaque aux articulations, plus précisément aux membranes synoviales qui tapissent les capsules entourant les articulations. Les traitements conventionnels « de fond » visant à diminuer ou manipuler l’immunité ayant donné des résultats médiocres, Bruce décida de consulter le Dr Vasquez, qui fit immédiatement tester son taux de protéine C-réactive (CRP), marqueur majeur de l’inflammation. L’analyse révéla un taux de 124, soit un niveau « astronomiquement » élevé de CRP !
Bruce ne se fit pas prier pour appliquer de suite le protocole thérapeutique proposé par le Dr Vasquez. Un protocole reposant sur deux piliers : l’alimentation et la supplémentation.
Au niveau alimentaire, le Dr Vasquez l’engagea à suivre le régime paléo-méditerranéen, un régime construit autour de ce qu’offrent de meilleur le régime paléolithique et le régime méditerranéen « à la crétoise ».
Le régime paléolithique
Ce mode d’alimentation correspond à celui d’avant l’ère laitière et céréalière et à fortiori, d’avant l’ère industrielle. Génétiquement parlant, nous demeurons programmés pour un mode de vie de chasseur- cueilleur, et donc pour le régime alimentaire qui va avec.
Au menu du régime « ancestral » : fruits, légumes, viandes maigres, volailles, abats, œufs, poissons, crus- tacés, champignons, noix, graines, herbes et épices.
Le régime crétois
Le régime méditerranéen traditionnel de type crétois est unanimement considéré comme sain et équilibré.
Au menu : fruits, légumes, herbes aromatiques, huile d’olive, noix, céréales complètes, légumineuses, et à un degré moindre produits laitiers et viandes. N’oublions pas le vin rouge, consommé en quantité modérée.
Régime paléo versus régime crétois POINTS COMMUNS
L’éviction des aliments transformés, raffinés, riches en sel, sucres et mauvaises graisses ; l’absence d’additifs alimentaires ; l’accent mis sur la consommation de fruits, légumes, noix, viandes non grasses, volailles, poissons, œufs, herbes et épices ; la préférence don- née aux aliments frais, locaux, de saison, de qualité biologique et à haute densité nutritionnelle ; la cou- verture des besoins en fibres, oméga-3 et antioxydants.
POINTS DIVERGENTS
Beaucoup de protéines et relativement peu de glu- cides dans le régime paléo, et l’inclusion de produits laitiers (fromages chèvre/brebis) et de produits céréa- liers (pain/pâtes) dans le régime de type crétois.
Régime paléo versus régime paléo- méditerranéen
Dans l’approche paléo, on considère comme essen- tiel de respecter au plus près le régime alimentaire qui convient encore aujourd’hui le mieux à notre constitu- tion génétique. Sauf que le régime paléo est tellement à l’opposé de nos habitudes alimentaires actuelles et tellement peu soutenable sur le plan écologique, qu’il demande à être nécessairement aménagé.
D’où le côté attractif du régime paléo-méditerranéen, qui tente de conjuguer le meilleur des pratiques ali- mentaires d’avant l’ère laitière et céréalière (régime paléo) et d’avant l’ère industrielle (régime méditerra- néen).
Cela étant dit, durant la phase initiale du protocole, qui peut durer de quelques semaines à quelques mois,
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