Page 11 - Rebelle-Santé n° 231
P. 11

MAUVAIS TRAITEMENTS
SOCIÉTÉ
Hélène Molinari
  Pourquoi les femmes sont-elles mal soignées ?
  Sorti le 1er octobre 2020 aux éditions du Seuil, Mauvais trai- tements*, de Delphine Bauer
et Ariane Puccini, décrypte le médi- cament sous un prisme féministe. Il est grand temps, disent-elles, de dénoncer un système de santé « qui déraille » lorsque le patient est une patiente. Lévothyrox, Androcur, Agréal, Essure, Dépakine, Distil- bène, Médiator... À chaque fois, les femmes constituent la majorité des personnes concernées par les scandales pharmaceutiques des 60 dernières années.
Pour Rebelle-Santé, les deux jour- nalistes indépendantes reviennent sur les enjeux de leur enquête au cœur des failles de la médecine moderne.
Rebelle-Santé :
Vous le démontrez bien dans le premier chapitre, la dimension genrée des effets secondaires liés aux scandales pharmaceutiques n’est pas étudiée en France. Comment avez-vous eu l’idée de vous y intéresser ?
Delphine Bauer :
Nous avions déjà travaillé avec Ariane Puccini sur les questions relatives à la santé et les femmes, notamment sur le contraceptif Depo-Provera [injecté sans consen- tement sur des milliers de femmes africaines, ndlr]. Je me disais qu’il fallait faire un livre noir sur la santé des femmes. Puis est arrivé le scan- dale des violences gynécologiques, pour lequel beaucoup de choses ont été écrites, alors nous avons res- serré notre angle sur la question du médicament en faisant le constat
 Rebelle-Santé N° 231 11
© Ronstik- Adobe Stock






















































































   9   10   11   12   13