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RENCONTRE
À Gaujacq,
Jean thoby fait Chanter les plantes
Musicien et pépiniériste, Jean Thoby s’est passionné très tôt pour le monde végétal qui le fascine et ne cesse de l’enchanter. À Gaujacq, dans les Landes, il organise des concerts de plantes. Oui, de plantes ! C’est un monde en-chanté qui s’ouvre à nous...
Jean Thoby a déjà écouté plus de 200 espèces de plantes !
Décidément, le monde végétal me surprendra toujours. De la musique émise par les plantes ? Eh oui... C’est un passionné, forcément,
qui a découvert cela et enchante à présent tous les auditeurs qui ont la chance de pouvoir écouter ces concerts. Jean Thoby est avant tout un pépiniériste. Installé à Gaujacq, dans les Landes, depuis plus de 30 ans, il avoue avoir hésité étant enfant entre plusieurs métiers : musicien, pépiniériste (comme son père et son grand-père !) ou faire de la biologie végétale. Aujourd’hui, il exerce les 3 métiers en même temps grâce aux plantes.
Vibration des plantes
« La Vie a fait que j’ai créé, avec mon épouse, le Jardin botanique de Gaujacq en 1993, raconte le bénéficiaire de la Bourse Nuffield (1) qui l’emmena sur les cinq continents. Ici, on a reçu des gens du monde entier, et certains visiteurs nous ont connectés à un courant novateur. Nous savions que, depuis les années 60, des
Américains avaient réussi à prouver que les plantes pouvaient modifier leur croissance lorsqu’elles étaient placées dans des environnements sonores différents : elles semblaient donc sensibles aux sons... »
Et si elles en émettaient ? De fil en aiguille – ou plutôt de plante en électrode –, Jean Thoby et Hervé Le Bouler, un ami chercheur à l’ONF, apprennent qu’un groupe d’Italiens a fait des recherches très poussées sur la vibration des plantes. « Nous les avons contactés, et ils nous ont confié des appareils conçus par eux pour que les scientifiques, plutôt réticents, s’intéressent à leurs travaux. » C’est ainsi que sont nés les concerts botaniques qui, aujourd’hui, permettent de financer leurs recherches.
Comment ça marChe ?
En vérité, c’est très simple. « Il suffit de mettre de petites électrodes sur une racine et sur une feuille ou une fleur de la plante que l’on désireécouter–oncapteainsiladifférencedepolarité électrique entre les 2. Ça donne une ondulation, elle- même transcodée en son par un appareil mis au point par ces scientifiques italiens. Et le tour est joué ! » Le plus surprenant pour ce « musiniériste » est que la musique change au fur et à mesure de ce qui se passe dans la salle. Une personne sort ? La musique émise n’est plus la même... « C’est l’effet miroir, remarque "l’homme aux camélias". Et c’est passionnant, parce qu’on n’a pas fini de découvrir les trésors que cela recèle... » En 1968, un scientifique, membre de la CIA, avait branché un détecteur de mensonges sur une plante et remarqué des variations...
darWin
Bien avant cela, Darwin avait déjà, lui aussi, détecté « quelque chose », qui l’amena à rédiger un Traité sur
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