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NUTRITHÉRAPIE
ou BHE) perd de son efficience. Conséquence : le virus de l’herpès parvient à la franchir et se faufile donc à l’intérieur du cerveau. Puis, de façon périodique, sous le coup d’un choc émotionnel, par exemple, le virus se réactive et exerce son pouvoir de nuisance à la fois directement, en grippant la machinerie cellulaire (2), et indirectement, en stimulant les voies immuno- inflammatoires.
Autre découverte intrigante faite par les chercheurs : l’ADN du virus est particulièrement présent à l’inté- rieur des plaques séniles si caractéristiques de la ma- ladie d’Alzheimer. Cela commence à faire beaucoup pour un seul et même « suspect » ! Certains scienti- fiques sont donc enclins à penser que HSV-1 joue un rôle non négligeable, voire possiblement majeur, dans la dégradation des performances cognitives et le bas- culement dans la maladie d’Alzheimer.
l’allié Du cerveau contre hsv-1
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un produit natu- rel capable à la fois de traverser la barrière hémato- encéphalique et d’inhiber la réplication du virus. De surcroît, ce produit contribue à améliorer la circula- tion sanguine cérébrale et à prévenir la formation des plaques amyloïdes. Ce produit naturel neuroprotec- teur n’est autre que le resvératrol, déjà cité un peu plus haut.
Le resvératrol est un polyphénol produit naturellement par les plantes pour augmenter leur résistance à la maladie. L’une des sources les plus riches en resvéra- trol est la renouée du Japon (Polygonum cuspidatum). Ce phyto-composé est également présent dans le vin rouge et le raisin noir, à condition qu’ils soient bio. Il existe deux formes de resvératrol : la forme active, dite « trans », et celle inactive, dite « cis ».
Le resvératrol souffre d’un handicap : il est rapidement métabolisé puis éliminé. Seule une petite fraction du resvératrol ingéré parvient à atteindre les tissus. D’où le grand intérêt des compléments alimentaires permet- tant une absorption progressive du resvératrol (forme dite « à libération prolongée »). Autre point important : la contenance du produit en trans-resvératrol doit être clairement indiquée.
Didier Le Bail
(1) Itzhaki RF, Herpes simplex virus type 1 and Alzheimer’s disease : increasing evidence for a major role of virus, Front Aging Neurosci, 2014 Aug
(2) L’autophagie est un mécanisme cellulaire fondamental permettant d’éliminer et de recycler des composants intracellulaires, mais aussi de piéger et détruire des agents pathogènes (virus, bactéries). Sauf que nombre de pathogènes ont développé des combines pour échapper à l’autophagie ou la détourner à leur profit. C’est justement le cas de HSV- 1 qui se montre capable de bloquer l’autophagie, en particulier dans les neurones, d’où une mauvaise élimination des protéines neurotoxiques à l’origine de la formation des plaques séniles.
Renouée du Japon
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