Page 52 - L'AVENTURE DE JABER

L’Aventure de Jaber
LE CONTEUR. - « Le vizir réfléchit. Il y avait, semble-t-il, une note qui manquait. Il hésita. Il éternua et il hésita encore. Après avoir arpenté plusieurs fois le diwan de long en large, ses yeux brillèrent et il revint s’asseoir sur sa chaise. »
LE VIZIR. - Attends, attends ! Une dernière phrase et on aura fini.
Le vizir écrit une nouvelle phrase. Le visage de Jaber se contracte de
douleur .
LE VIZIR, il sourit en lui tapotant l’épaule. - Et maintenant, tu peux te lever. JABER, en se levant. - Mon Seigneur me fera-t-il maintenant l’honneur de me dire où je devrai porter la missive ?
LE VIZIR. - Pas maintenant. Tu le sauras plus tard. L’essentiel est que tes cheveux repoussent vite et qu’ils couvrent ta tête comme un bonnet noir. JABER. - Et en attendant ?
LE VIZIR. - En attendant, tu resteras seul dans une pièce obscure afin que personne ne te voie et que ni homme ni djinn ne puissent lire ce qui est inscrit sur ta tête.
JABER. - Pour mon Seigneur, je suis prêt à tout.
LE VIZIR. - Tu mettras donc un keffieh et tu te prépareras à demeurer dans une chambre obscure. Allons-y !
Le vizir le saisit par la main et ils sortent.
LE CONTEUR. - Là, nous demandons à notre honorable auditoire la permission d’une petite pause pour boire une tasse de thé. Bien sûr, celui qui désire sortir pour vaquer à un besoin peut le faire et celui qui désire rester peut rester.
Les clients font des commentaires et ont des réactions spontanées.
CLIENT 1.- Non !... Par Dieu ! Poursuis.
CLIENT 3.- Nous voulons connaitre la suite.
CLIENT 1.- Tu l’interromps toujours au moment critique.
CLIENT 2.- Apporte un thé au père Mounès !
CLIENT 1.- Tu peux boire le thé tout en lisant.
LE CONTEUR. - Ne craignez rien ! Nous allons poursuivre l’histoire. Laissez-moi souffler un peu.
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