Page 21 - au coeur des ténébres
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mon instinct me dicte de rien faire, je
serais impuissante face à cet homme.
Tremblante, je continue à observer
l'homme en pardessus noir, qui sort un
immense couteau de l'intérieur de son
manteau.
Il se penche sur le corps de Jules, dont la
vie a fini par quitter son corps et lui
ouvre le ventre avec une facilité
déconcertante.
J'ai souvent vu mon père et ses amis
chasseurs pendant leur partie de chasse,
pourtant je n'avais encore jamais vu une
telle dextérité pour ouvrir un animal et
encore moins un humain. Il écarte les
côtes et plonge la main dans la cavité
pour en retirer quelque chose de violacé
et sanguinolent. Il se tourne alors dans
ma direction, se lève et part comme s'il
ne m'avait pas vu. Pourtant je l’ai vu
distinctement, j'ai vu son regard sans
émotion, vide, d'un bleu acier à vous
glacer le sang dans les veines.
Cette fois, je hurle de toutes mes forces
et l'homme s'en va d'un pas sûr et
cadencé dans le sens opposé.
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