Page 74 - 2014 December Chinese Antiques Auction Catalog at Tajan, Paris
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140 — PEINTURE DE HE XIANG NING (1878-1972)
            PRUNUS EN FLEURS, 1955
            Encre noire et encres polychromes sur papier.
            Dédicacée, accompagnée d'un poème vantant les qualités du prunus, signée, datée de l’été 1955, localisée à Pékin et
            cachets à l’encre rouge en haut à gauche.
            Chine, 1955.
            Montée sur un rouleau.
            A SCROLL, CHERRY BLOSSOMS, BY HE XIANG NING, INK AND COLOURS ON PAPER, CHINA, 1955.

            DIM. 84 X 32 CM (33 1/16 X 12 5/8 IN.)

            60 000/80 000 €

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            Née en 1879 à Hong Kong et morte en 1972 à Pékin, He Xiang Ning est autant une artiste accomplie qu’une personnalité politique
            de premier plan. De son adhésion au Kuomintang et au Tongmenghui qui aspirait, à partir de 1905, à "renverser les barbares
            mandchous", à ses efforts pour rapprocher, à partir de 1924, le Kuomintang et le Parti communiste chinois jusque son ralliement à
            la République populaire de Chine qui lui permit d’accéder, à partir de 1949, aux plus hautes responsabilités politiques et culturelles
            de son pays. L’engagement politique de He Xiang Ning ne doit cependant pas faire oublier la place qu’elle joue dans l’histoire de la
            peinture chinoise. Femme artiste, elle a l’audace, en 1903, de quitter son pays pour parfaire sa technique picturale au Japon puis,
            de retour à Canton après la révolution de 1911, choisit d’inscrire son art dans celui de l’École réformatrice de Lingnan animée par
            Gao Qifeng (1889-1933) et Chen Shuren (1883-1948). Notre Prunus en fleurs, daté de l’été 1955, est pétri des références à la
            peinture traditionnelle japonaise qui valurent parfois à l’École de Lingnan les foudres des défenseurs d’une conception nationaliste
            de la peinture chinoise. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que notre peinture fasse le choix du pittoresque de la vue tronquée d’une
            branche de prunier en fleurs et structure sa composition au moyen d’une grande diagonale. Mais c’est oublier que notre peinture
            fait pleinement honneur à la grande tradition de la peinture chinoise par la sûreté de son travail au pinceau, le maniement subtil de
            l’eau et de l’encre, l’expression de l’émotion contenue par le végétal et le goût de la métaphore. Ainsi He Xiang Ning ne pouvait-elle
            pas choisir un motif plus évocateur que le prunus, fleur nationale chinoise, pour une peinture destinée au couple Chanda en visite
            officielle dans son pays.

            He Xiang Ning peignant sous le regard des époux Chanda, 1955

TAJAN - 72  ANCIENNE COLLECTION DE MONSIEUR ET MADAME CHANDA              ARTS D’ASIE
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