Page 10 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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LA COURÉE





                      Dans mes lointains souvenirs, la majeure partie de ma petite enfance se
              passe dans une de ces fameuses courées de Roubaix, appelée Cour Dujardin qui

              se situait derrière la rue l'Hommelet, où se rendaient régulièrement mes
              parents comme bon nombre de voisins, pour fréquenter le bistrot situé au coin
              de la rue et proche de notre courée, la seule distraction de l’époque, dans ce

              milieu ouvrier, avant l’arrivée de la télévision.
                      Mon école maternelle se situait sur le trottoir face au bistrot. Parfois

              nous nous aventurions un peu plus loin avec nos parents pour regagner le
              centre- ville et nous promener dans la Grande Rue, très commerçante à

              l’époque.  Nous nous rendions également à la fête foraine avenue Jean-Lebas,
              située à l'emplacement actuel d'Euro-téléport, qui regroupe tous les moyens de

              transports de la région. (bus-métro-tramway).
                      N’oublions pas le magnifique Parc Barbieux, promenade rituelle de la

              sortie dominicale de toutes les familles roubaisiennes ou villes avoisinantes.
                      On se rendait également comme de nombreux petits Roubaisiens à la

              piscine de la rue des Champs, de style Art Déco, devenue le célèbre Musée « La
              Piscine ».


                      Il semble pourtant difficile d’imaginer le nombre d'aventures vécues
              dans cette courée dont je garde le meilleur souvenir.



                      Les toilettes situées à l’extérieur au fond de la cour, étaient publiques, à
              l’usage de tous les habitants, et une pompe à eau, pas très loin des toilettes,

              trônait au milieu de la cour pour l’usage de chacun. Les ménagères étalaient
              leur linge lavé, à sécher sur des cordes tendues dans la largeur de la cour. Dans
              notre logement,  on accédait directement dès l’entrée, à la pièce de vie où se

              situait la cuisinière qui nous servait également de chauffage l’hiver. Elle était
              alimentée par du charbon que l’on stockait devant la maison dans une sorte de

              réserve, tel un grand coffre appelé « Kotch », une sorte de débarras. Cette pièce
              comportait également une table et deux chaises. Un minuscule placard nous

              servait de réserve.



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