Page 9 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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JE SUIS NÉE À ROUBAIX





                      Je suis née à Roubaix, ville proche de la frontière belge, où j’ai passé ma
              petite enfance.

                      Elle fut durant une période, très réputée pour son passé industriel textile
              et notamment reconnue comme ville d’art et d’histoire. Elle demeure d’ailleurs

              célèbre pour son patrimoine architectural. On peut encore aujourd’hui admirer
              le long du trajet de Lille à Roubaix, sur le boulevard de Paris, le témoignage de
              ce passé florissant, et admirer de chaque côté de l’immense avenue, de

              nombreux hôtels particuliers, anciennes propriétés des patrons de l’industrie

              textile. Paradoxalement, il existait à Roubaix de nombreuses « courées »
              construites à la hâte, avec des matériaux peu coûteux, sur de petits terrains,
              afin de loger un maximum d’occupants, venus des régions agricoles de France,

              ou de Belgique pour travailler dans les usines textiles de Roubaix, qui
              comptaient un pourcentage important de main d’œuvre de population d’origine

              belge, par la suite il y aura les Italiens, les Polonais, les Espagnols fuyant le
              régime de Franco, puis les Algériens et les Pieds-Noirs, suite à la guerre

              d’Algérie.


                     En effectuant des recherches généalogiques concernant la branche
              paternelle, je conclus que cet arrière-grand-père, d’origine néerlandophone, et
              dont le berceau de ses ancêtres se situe à Rekkem, ville belge fondée par un
              certain viking « Rikki », avait finalement quitté sa ville natale d’Aalbeke en
              Belgique, durant une période de crise et de famine, pour venir s’installer en
              France, dans cette ville frontalière de Wattrelos, voisine de Roubaix. Cette ville
              était d’ailleurs à cette époque la plus pauvre de France.

                      Bien des années passèrent et à l’époque où nous nous y sommes

              installés, j’ai gardé le souvenir des meilleures aventures de mon enfance, mes
              parents devenus commerçants d’un bistrot de quartier n’avaient guère de

              temps à consacrer à notre éducation ou nous donner de l’affection, mais ils
              nous aimaient, et nous avions une très grande liberté et autonomie qui

              finalement nous a été très utile dans la vie.





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