Page 53 - TU Juin 2020
P. 53

CHANT                               CONSOLATION CONTRE LE TEMPS
          Parfois une ritournelle              Nous le connaissons dans nos morts
          Se grave en notre oreille               Cognés recognés d’inclémence
          Comme en une pierre précieuse.         Le temps s’absente sans remords
          Parfois une mélodie                    Le temps sèche cœur et semence
          Embellit notre vie
          Et la rend plus heureuse.                  Jusqu’à souffrir et n’être plus
          La magie des notes nous accompagne     Le temps ne laisse aucune chance
          À la ville comme à la campagne             Toujours doit s’arrêter le flux
          D’un bonheur accompli.                   Toujours se répand l’ignorance
          Que chante l’oiseau ou l’ami(e)
          Que joue le piano ou le violon          Nous ne les garderons pas saufs
          Pour que nous vivions à l’unisson !    Nous ne vaincrons pas l’évidence
                                                   Nous n’y échapperons pas sauf
          M. Voisin                                Contre le temps hideuse danse
                                                  Que nous savons toujours aimer
                                                   Ceux partis qui nous ont aimés
                                                                  L. Robert
                                                       Poème écrit pour le projet
                                               «Fleurs de funérailles « de Carl Norac





          QUATRE SAISONS                                         SOUVENIR

          L’année n’a que quatre chemins  Lorsque la mort viendra, longuement, certain soir,
          Pour nous conduire à travers temps  De ses longs doigts osseux frapper à ma fenêtre,
          Et cet été dont rien ne reste     Avant de la laisser s’emparer de mon être
          Où s’est embrasé le printemps  Pour le couvrir toujours de baisers sans espoir,
          Masque l’automne de cendres fauves
          Que balaie en maugréant          Je voudrais un instant m’arrêter pour revoir
          Le vent                          Et ce que fut ma vie et quel en fut le maître
          Sur la plaine infiniment        Et si je fus heureux ou n’aurais pas dû naître
          C’est déjà l’hiver qui supplie  Parmi ces hommes lourds qu’on ne peut émouvoir.
          Qu’on lui quvre enfin la porte
          Ce bel hiver                Sans doute alors, je crois qu’incendiant mon âme
          Clown t out de blanc revêtu     Des souvenirs émus de sa plus vive flamme,
          Cousu de fêtes et de rires        Joyeux, j’admirerai, tout encor frémissant
          Des noëls et des nouvels-ans
          Dernier voleur                     De sa blonde beauté riante de chimère,
          Dernier menteur             Vierge comme un soleil, fougueux mais innocent,
          De nos journées perdues         Dans un rêve insensé, ton amour éphémère.
          J-P. Jauniaux                                          G.Waelput


                                                            E
                                            LE TRAIT D’UNION - 2 TRIMESTRE 2020 | 53
   48   49   50   51   52   53   54   55   56