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Matt, mon fils aîné, a été le premier à m’offrir un cadeau ;
il l’avait mis, tout sourire, devant sa poitrine. Un tee-
shirt blanc sur lequel on pouvait lire le nom de neuf
peintres sous leur tête de caricature, une fricassée en trois
rangées au-dessus du titre en majuscules HISTOIRE DE
L’ART, comme si celle-ci se résumait à la seule peinture.
J’ai lu, de haut en bas et de droite à gauche à voix haute,
comme d’autres plus tard dans un sens que j’ignore ont
lu DE VINCI REMBRANDT MONET / VAN GOGH
PICASSO DALI / ROTHKO POLLOCK WARHOL. Lui
seul a produit neuf figures. Au total dix-sept bonhommes
aux traits noir et blanc sans couleurs. Des chiffres du
souvenir : le 9 ancien derrière le col de mes vêtements de
pensionnaire, le 17 récent pour L’éveil, un recueil composé
avec l’aide de Finnegan’s Wake pour assumer la disparition
de Maïté fin novembre 2023.
Dans la cour du Moulin d’Hiver, le fils cadet de Matt
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Théophile qui court vers ses onze ans, préposé au parking
des voitures dans la cour de La Carte de l’autre côté de la
vicinale, m’avait apporté dans l’après-midi un joli bouquet
de fleurs « la dame m’a dit, c’est pour M. Messing ». Je
n’y avais pas réellement prêté attention, car j’étais allé
au-devant de Manu, le patron des paniers-légumes, venu
bien avant l’heure de la fête qui commençait à 18h. Il était
accompagné de son père, que je n’avais pas invité, mais que
j’accueillis avec empathie. J’avais observé, que sa maladie ne
se percevait qu’à sa danse de l’amble quand il s’immobilisait.
Ils m’annoncèrent qu’ils ne pouvaient à regret rester dîner,
qu’ils partiraient après l’apéritif-concert. Je me fis un
devoir de commencer avec eux un tour anticipé du Moulin
d’Hiver, sans doute parce que leur ferme-presque-château,
s’appelle Le Pont, le matronyme de ma maman étant De
Br(o)uyker, le Dupont néerlandais, « pon, pon, pon, petit
patapon... », Le Pont où je vais quérir les vendredis soirs