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d’alors. Comment résister avec eux à une telle envolée ? Ce
fut fait le lendemain de fête au déjeuner par le débouchage
bruyant d’un Chinon, oui, 2015 pour un partage gourmet
à l’arôme de groseille. Il se trouvait, faute de cave, dans la
pièce de la margelle du moulin. Il en restait peu.
• Deux mois plus tard, revenant du festival Jazz Campus
en Clunissois, je découvris sur le sol pavé de la margelle un
coffret oublié de trois bouteilles des TERRES SECRÉTES,
des AOC blancs cépage chardonnay, un Saint-Véran, son
voisin le Pouilly-Fuissé et son cousin le Viré-Clessé du
mâconnais en Bourgogne. J’ignorais lequel des invités
m’avait fait ce cadeau mais réalisant que Cluny était un
canton de Mâcon, je devinais que le pékin devait être de
ce terroir. Ça ne pouvait être que Didier LEVALLET “in
person’’, le concepteur organisateur du Jazz Campus, que
j’étais allé revoir dans son fief.
Il était l’ami le plus ancien venu de loin jusqu’en Touraine.
B.L. MESSING 48
Nous nous étions connus adolescents jouant avec
enthousiasme au jazz club du Caducée à Lille, moi drummer
les vendredis soirs jusqu’à ma migration à Paris pour y
poursuivre ma formation médicale, lui contrebassiste à vie,
tenant avec talent sa grand-mère qu’il n’avait plus quittée.
Il avait été chef de l’Orchestre National de Jazz juste avant
le tournant du siècle. Il connaissait ma peinture puisqu’il
était venu à la librairie-galerie Les lettres du temps Paris
13ème où j’avais exposé à plusieurs reprises, la dernière fois
avant sa fermeture en septembre 2023. Didier avait visité
avec moi la grange-atelier du Moulin d’hiver, appréciant
le lieu et les travaux en cours. Curieux de tout, il avait fini
par me demander péremptoire et malicieux « Où sont les
disques ? ». Je lui avais alors désigné la zone des 33 tours,
dont l’incroyable My favorite things de John COLTRANE
sur lequel aux drums dans ma chambre j’imitais Elvin
JONES, et les CD dont la collection Le Monde du Jazz