Page 15 - La vie de l'artiste
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C'est sans doute grâce à ces scènes familières
que le peintre excellera dans le portrait, représentant
d'abord de nombreux personnages de son entourage,
de sa propre famille, puis le gotha de Lyon et deviendra
le grand portraitiste de son temps.
Une critique courtoise parue en septembre 1910
dans le Lyon républicain définie pleinement ces
qualités :
« Cheveux auburn, blonds ou noirs, teints rosés ou
ambrés, fronts austères ou jeunes regards, tous ces
visages sont souriants et du meilleur ton. Dans ce
milieux on parle par phrases polies et sans rudesse ;
les paroles vives y seraient déplacées, les manières y
sont douces, les hommes y sont cordiaux, les femmes
gracieuses, les enfants y ont une éducation parfaite,
c'est une atmosphère distinguée. La palette du peintre
à l'unisson n'y chante que des mélodies sans outrance.
Cela formera une iconographie des lyonnais et de la
Société élégante de notre ville à l'aube du 20éme
siècle. Ainsi Tony Tollet, conseiller écouté des jeunes
talents, lui qui ne se croit qu'artiste servira en plus
l'histoire »
Eh oui, Tony Tollet portraitiste de grand talent,
exécutait des portraits vivants de la société élégante
lyonnaise. : Mme Herriot, Melle Puvis de Chavannes,
Mme Jean Bach Siseley, les présidents du tribunal de
commerce, comment ne pas citer les magnifiques
tableaux des Cardinaux Maurin et Gerlier.
Le succès ininterrompu du Maître pendant ce
début du 20émé siècle était dû, comme le note très
justement Martin Basse dans un de ses articles en
1931, au fait que les modèles