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Extrait

Père de sang Frère de cœur

(Arthur Hopfner)

— C’est ça ! Tu t’es dit, tiens ! Et si je faisais comme papa ! Mais pour

l’instant, tu n’es rien, tu n’as rien prouvé, tu n’as qu’un nom, pas facile à
porter d’ailleurs, et tu prends le risque de le salir, de cracher sur tout ce
qu’a fait ton père, c’est dommage ! Alors, réfléchis, casse-toi, va faire

fourrier, secrétaire ! Tiens, avec ta tête de giron, je te vois bien secrétaire !
— Non, maître principal, je veux faire commando !

— Ah ! Tu veux faire commando ? Eh bien ! On va voir, mais pour
l’instant tu n’es rien, tu n’es personne. Moi, des Mandrier, je n’en connais
qu’un, alors tu ne seras personne ! À partir de maintenant, ton nom est

Personne !
Après cette phrase assassine, il passe au suivant. Mon nom est

Personne, cela me rappelle un vieux western que j’avais vu il y a bien
longtemps. Mais au fond, il a raison, à moi d’écrire ma propre histoire, à
moi de prouver qu’il y aura bientôt un second Mandrier dans les

commandos, Michael Mandrier.
— Repos ! Garde-à-vous !

La voix du maître principal vient de me sortir de ma rêverie du
moment !
— Personne ! Sors des rangs !

Il me faut deux, trois secondes pour comprendre que c’est de moi dont
il parle. La sanction tombe !

— Comme Personne est dur de la feuille, en position !
Et nous voilà tous à effectuer des pompes par ma faute !
Le maître principal se relève et répète :

— Personne ! Sors des rangs !
Je n’hésite pas une seconde et cours vers lui !

— Personne, tu seras élève du jour ! Dans trois minutes, vous vous
rassemblez tous ici en tenue de sport ! Ils sont à toi !
Saluant l’instructeur, je me tourne vers mes camarades et leur fais

rompre les rangs !