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224 | La Sagesse Féminine Une maison chaleureuse | 209 cacher leurs enfants de l’armée du tsar. Mais cette Bien entendu, les parents faisaient tout pour fuir ou ne les distingue. leurs parents et s’assimilaient sans que presque plus rien cruels. Dans la plupart des cas, ils ne revoyaient ja
se souvenir de se contenter de la subsistance qu’HaChem C’est vraiment dommage
béni soit-Il donne, d’en prélever une partie pour la charité, Voici un exemple parmi tant d’autres : une femme qui
comme cela est prescrit par le Choul’han Aroukh (Le code n’était pas heureuse de son premier mariage, divorça et
légal du judaïsme). me demanda de prier pour elle, afin de trouver un conjoint
Il est écrit dans Likouté Moaran (§ 54) : ”De nombreuses adéquat.
réparations et bonnes influences descendent dans le monde En vérité, cette femme désirait épouser un homme craignant
grâce aux vertus de la modération et de la charité, consistant 7 D. J’ai donc multiplié mes prières pour un conjoint adéquat
à prélever une partie de la subsistance donnée par HaChem.” et elle aussi. Grâce à D. on lui trouva un bon parti que je
(Lois sur l’argent et la subsistance, § 27). connaissais personnellement et qui travaillait sur lui-même.
Il est enseigné dans les Maximes de nos pères (Avot chap. Bref, tout le monde reconnaissait unanimement que c’était
6) que la Tora s’acquiert grâce à quarante huit qualités, un grand mérite de l’épouser. Mais après quelque temps,
dont l’une est “d’être satisfait de son sort.” Un homme cette femme vint se plaindre de son nouveau mari, à cause
qui mérite d’être satisfait de son sort ne court pas après de ses imperfections et surtout, parce qu’il ne protégeait pas
l’argent, car il est déjà riche, ainsi qu’il est dit : “Qui est son regard comme il convient.
riche ? Celui qui est satisfait de son sort.” Comme je le connaissais et savais qu’il était prêt à se corriger,
j’expliquais en tête à tête au mari quel était son travail, et
Attendre le salut divin nous avons conclu qu’il devait surtout prier et étudier pour
Le juste et saint rabbi Na’hman de Breslav témoigne la protection du regard. Je me réjouissais de voir qu’il était
lui-même (Si’hot HaRan, n° 122) qu’il eut souvent besoin prêt à travailler pour s’améliorer et je m’attendais à une
d’attendre le salut divin pour sa subsistance et que s’il avait suite paisible dans la vie de ce couple.
précipité les choses sans attendre patiemment que vienne Mais le mauvais penchant n’avait pas renoncé. Où s’était-
l’abondance en son heure, il se serait certainement endetté il infiltré ? Chez la femme. Elle devint alors tellement
et aurait prit la route pour chercher sa subsistance. impatiente, qu’après quelques jours, elle revint se plaindre
Imaginez ce grand juste témoignant devant-nous que s’il ne du manque de protection du regard de son époux. Je lui dis :
s’était pas confié au salut divin, il serait devenu un colporteur ”Aucune femme ne se marie immédiatement avec Yossef le
qui va cherchant sa subsistance de ville en ville. Au lieu juste... Il travaille sur le problème, mais on ne peut s’attendre
de devenir un homme de D., notre maître, rabbi Na’hman à ce qu’il change du jour au lendemain.”
de Breslav, que son mérite nous protège, serait devenu un Mais la femme explosa : ”J’ai attendu si longtemps pour
marchand ambulant appelé Na’hman… un bon conjoint. Pourquoi agit-il ainsi ? Pourquoi n’a-t-il
aucune crainte d’HaChem ?” Alors je répétais : ”Ma fille,
Des dettes envers soi-même nous vivons dans le monde de la réparation. Chacun est
Rabbi Na’hman ajoute : ”L’homme doit s’habituer à ne rempli d’imperfections et possède un point sur lequel il doit
pas précipiter les choses, car on manque toujours quelque endetté. méthodes de paiement mensongères font de lui un misérable avait pas. De plus, il paie des intérêts et il s’ensuit que ces des choses superflues dont il se serait dispensé s’il ne les sont une entrave qui augmentent son débit. C
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Une maison chaleureuse
Chapitre 17
Gagner joyeusement sa vie | 221