Page 10 - magazine8_Neat
P. 10

L’ANTIQUITE





                                         LA ROUTE DES PÉLERMES



                                                               Ils étaient bien entretenus, offraient beaucoup

                                                               d'hébergement en cours de route, il y avait
                                                               des thermes dans lesquels les pèlerins pou-

                                                               vaient prendre un bain et ils étaient relative-

                                                               ment sûrs, patrouillés régulièrement par les
                                                               troupes de l'armée. Les invasions ont détruit

                                                               l'infrastructure et rendu les routes dangereu-
                                                               ses. Des bandits, des tempêtes, des animaux

         Les pèlerinages à Rome ont commencé peu               sauvages, plus le manque d'hébergement, de

         après les trois édits impériaux reconnaissant         nourriture ou de toute aide médicale découra-
         la religion : l'édit de tolération publié par l'em-   geraient le voyageur le plus intrépide d'aujour-

         pereur Galerius en 311, l'édit du Milan co-           d'hui, mais pas le pèlerin médiéval, qui a conti-

         écrit par l'emperreur Constantin Ier et l'empe-       nué à traverser l'Europe dans l'espoir d'attein-
         rereur Licinius en 313 et l'édct de Thessalo-         dre Rome, et si possible continuer vers le sud

         nique publié par Théodose Ier en 380, qui a           de l'Italie et ensuite après avoir préparé un
         réaffirmé le Creed Nicène, a clarifié la divinité     plein testament. Pour les aider, des livres de

         du Saint-Esprit, et a déclaré les chrétiens           phrases ont été produits contenant les mots
         ariens hérétiques. Cela n'a pas fait, comme           les plus importants dans les langues des zo-

         on l'a souvent dit, du christianisme la religion      nes à traverser et, dans les années 700, le

         officielle de l'empire ; il n'en avait pas besoin,    tout premier guide connu au monde, une bro-
         car c'était un fait évident. Maintenant libéré        chure manuscrite sur Rome qui, outre la liste

         de toute persécution, la religion s'est répan-        des auberges autour de Saint Pierre, offrait dix

         due dans tous les coins de l'empire, et les           itinéraires distincts couvrant tous les sites prin-
         pèlerins ont commencé à marcher vers Ro-              cipaux. Les itinéraires commençaient généra-

         me pour visiter les catacombes, les lieux de          lement et se terminaient à l'une des portes de

         martyre et les tombeaux de Saint Pierre et            la ville, répertoriant tous les monuments ma-
         Saint Paul. Le voyage a été long mais, au             jeurs, ruines anciennes et églises le long du

         moins jusqu'aux invasions barbares des 6e             chemin. Ce qui n'est pas clair, c'est si la majo-
         et 7e siècle, relativement simple, puisque la         rité d'entre eux ont été répertoriés comme des

         plupart des routes à l'époque conduisaient à          points de repère ou des lieux touristiques, car
         Rome.                                                 beaucoup étaient des sites païens.
   5   6   7   8   9   10   11   12   13   14   15