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PORTRAIT
ANTONIO STRADIVARI
Dès le XVIIIe siècle, ses violons sont adulés
par les plus grands musiciens.
Leur son est décrit comme chaud, puissant,
et d’une clarté inégalée. Certains parlent d’un
« miracle acoustique ». Entouré de légendes,
Stradivari devient une figure presque mytho-
logique, et ses instruments atteignent des
Antonio Stradivari (1644–1737) :
prix vertigineux aux enchères modernes.
Le sculpteur du son
Une dynastie en héritage
Né à Crémone, dans le duché de Milan, Anto- Deux de ses fils, Francesco et Omobono,
nio Stradivari incarne l’apogée de l’art du lu- poursuivent son œuvre, mais aucun n’atteint
thier. Élève probable de Niccolò Amati,
la renommée du père. Stradivari meurt à 93
il hérite d’une tradition crémonaise déjà floris- ans, laissant derrière lui non seulement des
sante, mais c’est lui qui la sublime.
chefs-d’œuvre, mais une aura qui traverse
Pendant plus de 70 ans, il façonne à la main les siècles.
plus de 600 violons, 50 violoncelles, 12 altos
Les mécènes et cours princières
et quelques guitares, chacun portant la
marque d’une quête obsessionnelle de la per- Les cours européennes, notamment celles
fection. de Madrid, Vienne et Paris, commencèrent à
acquérir des Stradivarius dès la fin du XVIIe
L’atelier du génie siècle.
Dans son atelier de Crémone, Stradivari tra- Ces instruments étaient souvent offerts à des
vaille avec une minutie presque mystique. Il virtuoses ou conservés dans des collections
sélectionne les bois avec soin érable, épicéa royales.
et développe des techniques de vernissage et
Anecdote
de courbure qui restent encore aujourd’hui
Le violon « Messiah » (1716), l’un des plus
partiellement mystérieuses.
Ses instruments, appelés « stradivarius célèbres Stradivarius, n’a presque jamais été
» (forme latinisée de son nom), deviennent joué. Conservé dans un état quasi neuf,
synonymes d’excellence. il témoigne de la valeur quasi sacrée que
certains attribuaient déjà à ces instruments.
Une légende vivante

