Page 14 - Luigi Pericle_Le maitre secret
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 Sir Herbert Read, conseiller de Peggy Guggenheim et co-fondateur de l’Institute of Contemporary Arts de Londres, visite l’atelier de Luigi Pericle et est impressionné par son travail qu’il ne définit pas comme de l’art abstrait ou informel mais comme de l’art métaphysique : « J’ai trouvé un artiste dont les œuvres m’ont immédiatement impressionné par leur talent professionnel et leur étrange beauté. (...) Il y avait parfois une vague suggestion de formes naturalistes, mais la forme elle-même était établie au-delà des apparences des phénomènes, pour représenter une essence intérieure, une condition spirituelle qui ne peut être représentée que dans les harmonies abstraites de la ligne et de la couleur. L’art de Luigi Pericle est un art métaphysique, mais qui reste fidèle aux qualités sensuelles de la matière du métier de peintre (...) une longue quête d’une beauté absolue ».
Le thème de l’exposition met en lumière l’extraordinaire richesse du débat artistique et culturel qui s’est tenu de 1955 à 1970 d’Ascona à Locarno. Durant ces années, plusieurs artistes de renommée internationale se sont installés
« L’art de Luigi Pericle est un art métaphysique, mais qui reste fidèle aux qualités sensuelles de la matière du métier de peintre (...) une longue quête d’une beauté absolue ».
Sir Herbert Read
De gauche à droite : Sir Herbert Read, Mircea Eliade, Daisetsu Teītaro Suzuki et Henry Corbin à Eranos en août 1953. Sir Herbert Read conseiller de Peggy Guggenheim et co-fondateur de l’Institute of Contemporary Arts de Londres, visite l’atelier de Luigi Pericle et est impressionné par son travail qu’il définit ainsi : « J’ai trouvé un artiste dont les œuvres m’ont immédiatement impressionné par leur talent professionnel et leur étrange beauté ».
dans la région, inaugurant une saison unique de collaboration et d’échanges qui a permis de dévoiler, à travers la poétique de chacun, – comme Mara Folini l’a écrit dans son livre L’energia del luogo – un profond enracinement dans le tissu historique anthropologique et dans l’expérience utopique du Monte Verità. Ces artistes étaient Jean Arp, Raffael Benazzi, Julius Bissier, Ben Nicholson, Hans Richter, Italo Valenti et Luigi Pericle, auxquels se sont joints de nombreux autres très proches, à commencer par Mark Tobey, ou encore Walter Helbig et Fritz Glarner qui, eux aussi, ont résidé pendant des périodes plus ou moins longues dans la région.
Les liens entre ces artistes ont été rendus possibles notamment grâce au sculpteur Remo Rossi, qui avait mis un espace d’ateliers à leur disposition – de véritables études et laboratoires –, grâce au musicien Leo Kok qui avait créé un point de rencontre et d’échange intellectuel dans sa Libreria della Rondine – une bibliothèque sui generis – et grâce à Trudi Neuburg-Coray – la fille de Han Coray, propriétaire de la Galerie Dada à Zurich – qui avait fait de sa Galleria Castelnuovo le principal pôle
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