Page 12 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France



                 avant de le jeter à la décharge. C’était l’époque où Coluche disait
                 aux buveurs : « Ne buvez pas au volant, vous pourriez en renverser ».
                 Avait-il  mesuré  qu’il  pouvait  s’agir  de  piétons  ?  Il  disait  aux
                 fumeurs, subodorant que le tabac  avait  une toxicité différée,
                 « Si vous êtes pressés, pendez-vous, ça ira plus vite ! ». Il aurait
                 dû leur dire, mais le savait-il ? (un grand soin étant pris de ne pas
                 communiquer sur ce point) « Si vous êtes pressés, ajoutez-y du
                 cannabis ». (« du shit », du haschisch, il disait du « hackick »),
                 puisque cette drogue, parmi ses nombreux autres effets délétères,
                 accroît la fréquence des cancers broncho-pulmonaires et rend leur
                 apparition plus précoce qu’avec le seul tabac.
                   La perception de la montée du péril toxicomaniaque,  par
                 une société  qui se fermait les yeux, se bouchait les oreilles et
                 se pinçait le nez, finit par s’imposer à (presque) tous, grâce aux
                 nombreuses études neurobiologiques, toxicologiques,  cliniques,
                 épidémiologiques qui s’accumulaient. Elles forment désormais un
                 ensemble dense et cohérent. Les efforts déployés par les médias
                 pour les taire ou pour en atténuer la portée, a déterminé l’auteur :
                 à  les faire  connaître  ;  à s’opposer à l’insidieuse  et  irrésistible
                 invasion de notre société par les toxicomanies ; à s’attaquer à ceux
                 qui en faisaient leur fonds de commerce  (au nombre desquels
                 figurent  des  «  soignants  »  aux  objectifs  dévoyés).  À  cette  fin,
                 il  a analysé,  au long cours, une littérature  abondante,  pour en
                 restituer les données essentielles au plus large public qu’il pouvait
                 atteindre. Ces actions « chronophages » devaient trouver place
                 entre ses activités professionnelles prenantes : d’enseignement ;
                 de direction d’une unité de recherche associée au CNRS (1984 à
                 2008) ; de responsabilité de l’unité de neurobiologie clinique du
                 CHU de Rouen (1999 à 2011) ; en consacrant en outre deux demi-
                 journées mensuelles à la consultation d’adolescents dépendants du
                 cannabis, qui lui étaient adressés par leurs parents (essentiellement
                 médecins)  qui  avaient  épuisé  leur  pédagogie  afin  de  les  faire
                 rompre avec le haschisch.
                   L’intérêt porté par l’auteur aux toxicomanies est à la confluence
                 d’éléments de sa culture de médecin, de pharmacien, de docteur
                 ès sciences, de chercheur et d’enseignant. Ensemble, elles l’ont
                 préparé à diffuser, vers des publics variés, les informations qui lui


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