Page 4 - Lux in Nocte 3
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EDITORIAL


                           SINE PULCHRIS NIHIL SUMUS- Sans la beauté nous ne sommes rien



                  Nous  vivons  des  temps  incertains,  un  printemps  agité,  marqué  par  une  météo
               chaotique et les tourbillons des mouvements sociaux. Echo, ombre, imitation de
               Mai 68 ? Possible, mais je ne vois que les éternelles vagues contraires provoquées
               par la paupérisation accrue d’un grand nombre de nos concitoyens, par l’instabilité
               relationnelle entre les acteurs économiques, politiques, syndicats, chômage…
               Des  réformes  en  tous  genres,  parfois  improvisées,  mal  expliquées,  arrivées  sans
               consultations  préalables,  augmentent  le  sentiment  d’insécurité  et  d’angoisse
               concernant le futur immédiat. A cela on peut ajouter le terrorisme, les problèmes
               liés  à  l’immigration,  la  guerre  larvée  et  les  menaces  majeures  sur  le  plan
               international concernant Israël, l’Iran, la Corée du Nord, les USA, la Russie…
                  Quoi  faire :  l’autruche,  prier,  voir  le  psy,  changer  de  pays,  donner  cours  aux
               pulsions de violence et de destruction ?
                  Évidemment  non !  Le  passé  nous  montre  que  ces  solutions  n’ont  qu’une
               efficacité relative et de courte durée.
                  Alors ?  Comme  toujours  en  période  critique,  nous  cherchons  des  repères,  un
               référentiel si possible atemporel et dont l’ancrage dans l’histoire puisse témoigner
      3        de son positivisme et de son efficacité.
                  Les domaines les plus visibles dans ce sens pourront être la religion et l’art.
                  En sachant que l’objet de la revue est la beauté je suggère et recommande sans
               hésitation l’Art comme référentiel. La recherche du beau indissociable du bon, surtout
               selon  les  préceptes  de  l’antiquité  grecque,  n’évitera  pas  miraculeusement  les
               difficultés,  mais  des  îlots  de  sérénité  et  de  ravissement  pourront  améliorer  le
               quotidien.  Evidement,  le  beau  est  multiple  et  divers,  tributaire  des  modes  et  du
               commerce, mais on peut saisir son essentialité en faisant confiance au temps, juge
               impitoyable,  qui  fait  vivre  et  revivre  dans  une  continuité  ondulatoire  le  sens
               esthétique de  l’humain  au-delà  des formes  et  des époques.  Chercher  et  travailler
               dans l’Art permet de consolider certaines structures psychosomatiques et d’en créer
               d’autres provoquant ainsi un ralentissement important de l’entropie de nos activités
               cérébrales. Même si tout le monde n’est pas artiste, l’important est de créer car ce
               qui compte est le chemin parcouru et non pas la finalité (cf. la dialectique Hegelienne)
                  Hélas, la politique générale de la plupart des pays réduit le paysage de l’existence à
               ses aspects quantitatifs laissant l’éducation artistique à l’initiative personnelle.
                  Continuons  donc  de  chercher  ensemble  et  sans  répit  la  lumière  dans  la  nuit,

               lumière qui procède de la beauté pour nous et pour les autres.



                                                                              Epaminondas Chiriacopol
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