Page 53 - Lux in Nocte 3
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L'usage des pédales (ou avant 1781 des genouillères) est également une nouveauté
               pour l'instrumentiste. Haydn commence d’ailleurs à en mentionner l'usage (open
               pedal) dans ses Sonates anglaises, ainsi que Beethoven dès l'opus 10 no 1).

               Petit à petit, on délaisse de plus en plus le clavecin. La généralisation du piano et
               son triomphe sur le clavecin coïncide avec l'avènement du style classique.
               L’époque classique :

               A l’époque Classique, l’écriture, beaucoup plus discontinue qu'à l'époque baroque,
               est alors grandement facilitée par les multiples possibilités de nuances et d'attaques
               du pianoforte. Que dire du jeu polyphonique qui prend un essor de plus en plus
               important. Le nouvel instrument permet de réaliser autant l'égalité des voix que la
               supériorité de l'une d'entre elles par rapport aux autres.
               Le répertoire pour piano s'enrichit à grands pas. On peut dire que le style classique
               a  trouvé  dans  les  caractéristiques  du  piano  tout  ce  qui  était  nécessaire  à  son
               épanouissement.

               Avec Mozart, le piano arrive à maturité. Grand pianiste lui-même, il développe déjà
               la  virtuosité  pianistique.  On  trouve  dans  ses  passages  virtuoses  beaucoup  de
               formules de gammes rapides, arpèges simples ou brisés, octaves simples ou brisées
               qu'il commence à utiliser sur une plus grande étendue du clavier. Il entrevoit le rôle
               du trille et les sauts entre plusieurs registres existent déjà.
               Et écoutez combien Mozart aime déjà jouer avec les contrastes, les nuances, les
               phrasés…






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                              Mozart, sonate pour piano n°12 KV 332 par Maria Joao Pirès

               Tout cela il n’aurait pas pu le faire avant, sans les améliorations apportées au piano !

               Par  la  suite,  Beethoven  a  encore  plus  « imprimé  sa  marque »  sur  le  piano.  Très
               attentif aux progrès de la facture instrumentale il a su profiter de l'accroissement
               des  possibilités  de  l'instrument.  Il  y  a  une  totale  interaction  entre  lui  et  les
               constructeurs  de  pianos  de  l'époque.  Ses  œuvres  charnières  sont  toutes  liées  à
               l'arrivée d'un piano plus perfectionné. Dans son écriture il y a d'abord élargissement
               du  registre,  il  insiste  même  sur  les  extrêmes  comme  s'il  se  sentait  attiré  par  les
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