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itinéraires
Èze,
éternel coup de cœur Frédéric Pfeferberg
Èze est un merveilleux village des Alpes Maritimes et ceux qui en parlent* témoignent de leur coup de coeur : y être allé dans l’enfance, y avoir regardé la mer du haut de son éperon rocheux, s’y enrichir de nombreuses anecdotes. Inévitablement tout comme Rome, on y retournera.
 Èze est un village perché, très proche de la mer situé sur un axe routier entre Nice et Monaco.
Cette position privilégiée en a fait un objet de convoitise, des conquêtes des Maures aux visées de Louis XIV.
On aime son relief, sa facilité d’accès, mais aussi la richesse de ses tables étoilées (Le Château de la Chèvre d’Or, le Château Eza, Le Cap Estel...)
La plage, la gare, le village, le col, les sentiers de randonnée... les résidences ou les villas sont des atouts indéniables pour y vivre ou s’y arrêter quelques jours, en visiteurs.
Èze, Isis, une mer d’adoption ?
Les Phéniciens auraient prié Isis, « Mère divine » d’Horus et épouse fidèle d’Osiris, fondatrice de la civilisation égyptienne. On ne trouve aucun écrit sur ce sujet, nous sommes dans le domaine du mythe. Avisio serait plus crédible, car ce nom figure sur une copie médiévale de carte romaine du IVe siècle « l’itinéraire d’Antonin », qui décrit les chemins et les distances le long des principales voies romaines.Ainsi « Avisionus portus » serait l’ancêtre du village à proximité de « Beaulieu Roma » Avisio une idée de vue, de panorama, de hauteur.
Eze est le seul endroit où on a une coulée verte qui part de 700 m d’altitude et se retrouve au niveau de la mer. On peut, à travers son parc départemental, croiser des animaux comme biches et sangliers. Même si on rencontre beaucoup de monde, de touristes, on trouve toujours un petit havre de paix pour pouvoir s’isoler et faire corps avec la nature. On respire, on s’oxygène. Eze est comme nulle autre.
Nietzsche,
auteur-phare au sommet d’Èze Lorsqu’il écrit Ainsi parlait Zarathoustra, il évoque ceux qui gravissent la montagne : plus on s’élève, plus le cercle des suiveurs diminue. Serait-ce une remarque symbolique, ésotérique ou bien tout simplement la vérité ? Sûrement un mélange de tout ceci. Il évoque aussi le fait que lorsque l’on reprend le chemin inverse au moment du coucher du soleil, ce dernier se confond avec la mer.
Le chemin se prend depuis le bord de mer, aux abords de la gare, pour se terminer au village, soit environ 2 km d’une marche difficile, avec un dénivelé d’environ 400 mètres, qui se mérite tel un parcours initiatique. On se retrouve face à soi-même, l’effort est intense, la vue à
 28 afjet - Carnet de Voyage n°23 - Hiver 2023 association française des journalistes et écrivains de tourisme




















































































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