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Les sources thermales étaient la possession indivise des valléens avant de devenir propriétés privées devant des intérêts économiques nouveaux. De la Révolution à la Restauration, les eaux de St Sauveur furent étatisées. L’essor du thermalisme pyrénéen et l’émergence d’un urbanisme thermal sont inséparables de la politique de développement des voies de communication conduite par les intendants de Gascogne à partir du deuxième tiers du XVIIIe siècle.
édifice (au cœur de l’actuel établissement).
Sa composition est remarquable : elle épouse à mer veille les courbes de la montagne.
Outre la chapelle Solférino bâtie sur un ancien ermitage et l’église Saint Sauveur, la réalisation la plus spectaculaire reste le pont Napoléon III, immense ouvrage qui a permis de désenclaver la station thermale et d’établir la liaison avec le Cirque de Gavarnie. Les dimensions de cet édifice ouvert à la circulation le 30 juin 1861, sont impressionnantes : un tablier de 68 mètres, 63 mètres au-dessus du Gave, une voie de 4 mètres de largeur.
Les thermes de Luz,
entre tradition et modernité L’établissement thermal actuel a conservé une partie de son décor d’origine notamment avec le magnifique hall couvert d’une verrière en péristyle soutenu par une rangée de colonnes de marbre gris bleu.
Elle offre un vaste panorama sur les montagnes et un balcon sur la gorge du gave de Pau.
L’établissement propose à la fois des cures thermales médicalisées, des mini-cures et des soins autour du bien- être ainsi qu’un espace de balnéothérapie. Les eaux à 33° proviennent de trois sources différentes, elles sont sulfurées sodiques alcalines, faiblement arsénicales, riches en gaz et en barégine. Leur action calmante, analgésique, s’exerce sur le système nerveux général et sur les affections douloureuses névralgiques. Les propriétés de ces eaux font de l’établissement de Luz Saint Sauveur une station à la pointe pour les traitements des problèmes dans les domaines de la phlébologie, de la lymphologie, de la gynécologie et de la sphère ORL.
Luz Saint Sauveur,
le thermalisme au sommet
Maryse Rousset
Jusqu’au XVIe siècle, les eaux des Hautes Pyrénées étaient surtout destinées à soigner les bestiaux. Le thermalisme pyrénéen apparaît au fil des siècles comme une pratique populaire car les montagnards attribuent à l’eau des sources des propriétés magiques. Les militaires au retour de la guerre venaient y soigner leurs blessures (Bain Royal).
A la fin du XIXe siècle,sous l’impulsion de Napoléon III et de l’impératrice Eugénie, la station connut un essor important afin d’accueillir ces hôtes prestigieux (amélioration des cabines, édification d’un logement – Villa Beau Site).
Un pyrénéen, Achille Fould, président du Conseil Général des Hautes Pyrénées et ministre de Napoléon III, fut un personnage déterminant dans l’essor de la vallée et de la station thermale. L’empereur durant sa courte villégiature fit procéder, sans attendre, à de nombreux travaux : les thermes furent entièrement remplacés par un nouvel
36 afjet - Carnet de Voyage n°23 - Hiver 2023 association française des journalistes et écrivains de tourisme