Page 50 - AFJET CDV 22
P. 50

Le Puy de Dôme, sommet en terres durables
On ne présente plus l’Auvergne par ses volcans. Chaîne des Puys, massifs de Sancy, faille de Limagne, Montagne de la Serre, plateau des Dômes, ces particularités géographiques exceptionnelles marquant la rupture d’un continent sont dans les bons manuels. Aujourd’hui, on se préoccupe nécessairement de
l’avenir de cet environnement, de l’équilibre fragile des éco-systèmes et de la cohérence avec l’activité touristique.
 Un volcan au cœur
Inscrit au patrimoine de l’Unesco depuis 2018, labellisé grand Site de France, le Puy de Dôme est l’objet de toutes les attentions car soumis à érosion.Volcan endormi, il est composé de deux dômes : le plus récent au sommet des 1465 mètres accueille une antenne, le plus ancien situé au niveau de la sortie de la gare.
Le décor est planté : si l’homme a toujours été présent au sommet (déjà au temps des cultes gallo-romains), il l’est désormais au cœur par sa volonté de préserver la beauté du site par une « éco-gestion » raisonnée.
Monter,
toujours plus haut et plus vite !
Un tel sommet ne peut pas échapper à la quête de l’ultime. Si on montait à dos de mules pour quelques curistes en mal d’oxygène, l’arrivée du train y permit une première incursion régulière.
Emprunter une route devenait inévitable (le chemin des Muletiers) qu’on veuille créer l’exploit à vélo ou en voiture, et ce, dès la fin du XIXe siècle. Les Frères Michelin, jamais avares de développement technique et industriel, y firent poser un avion en 1908 à l’occasion du Grand Prix Michelin devant rallier Paris à Clermont par les routes et les airs. Pari fou gagné en six heures, suivi d’autres, en témoigne une plaque commémorative au sommet.
C’est en 2008 que la décision sera prise de construire un système de transport collectif, évitant la ruée au sommet de quelques 60000 véhicules par an et des nuisances inévitables d’une telle fréquentation.
Un train électrique pour y accéder
Depuis le pied du volcan et jusqu’à son sommet, le « Panoramique des Dômes » permet une montée régulière de 15 minutes dans des conditions de transport adaptées à tous, familles (les poussettes ne sont pas à l’étroit dans les larges rames) ou sportifs (le site est dédié aux parapentistes). Le train est alimenté par une ligne aérienne de contact et dans un processus écologique, l’énergie d’une rame descendante est récupérée pour couvrir 35 % des besoins d’une rame montante.
Les huiles de graissage sont bio-dégradables et le nettoyage des rames est faite à l’eau de pluie.
Certes, on peut toujours monter à pied par des sentiers escarpés (chemin des chèvres et chemin des Muletiers) qui conviendront mieux aux adeptes de trail ou aux marcheurs aguerris. Aucune voiture n’est autorisée sur site.
Les mesures draconiennes prises à l’occasion du (re)tour de France cycliste à l’été 2023 ont donné un bel éclairage à
Olivier Guien
   50 afjet - Carnet de Voyage n°22 - Automne 2023 association française des journalistes et écrivains de tourisme

















































































   48   49   50   51   52