Page 38 - WWF Pour un urbanisme durable
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Proposer un urbanisme des courtes distances qui soit désirable, une solution à l’étalement urbain
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La nature sauvera la ville !
Les canicules passées (particulièrement celle de 2003 qui a fait 20000 morts) nous permettent d’anticiper l’effet du changement climatique et de ses canicules, qui seront de plus en plus fréquentes, chaudes et longues. La ville y est particulièrement vulnérable : l’emmagasinement de la chaleur dans les espaces bâtis crée un phénomène d’îlot de chaleur urbain qui accentue jusqu’à rendre in- supportables pour les citadins les vagues de chaleur (les écarts de température entre Paris et la campagne voi- sine peuvent atteindre 8°C, comme l’illustre le schéma à droite) et accroître les consommations énergétiques liées à la climatisation.
Les espaces verts jouent un rôle clef dans l’atténuation de ces canicules grâce à l’évapotranspiration des plantes, mais aussi en créant des zones d’ombre et des courants d’air. A proximité des espaces verts (moins de 200 m) les températures de la ville baissent de 1 à 2°C, ce qui peut faire baisser de 80% la mortalité en cas de canicule.C’estpourcetteraisonquedesvillescomme Chicago s’engagent dans une végétalisation des toits des immeubles.
Les changements climatiques accentueront également l’intensité des pluies générant la saturation des réseaux et leur débordement mais aussi les crues de rivières et les inondations ; là aussi, la végétalisation de la ville peut apporter une réponse : le maintien de la perméabilité des sols et les capacités de rétention d’eau des toits et des murs végétalisés minimisent et régulent les rejets
UN TOIT VéGéTALISé ABSORBE UNE PARTIE DES EAUx PLUVIALES
TEMPéRATURE MINIMALE NOCTURNE OBSERVéE EN MOYENNE PENDANT LA CANICULE DU MOIS D’AOûT 2003
Source : Météo France
d’eaux pluviales dans les réseaux, limitent leur
ruissellement dans les cours d’eau et favorisent l’évaporation (les toitures végétalisées permettent l’évaporation de 30 à 60 % des précipitations annuelles en moyenne). Il est également possible de végétaliser les parkings et utiliser des revêtements semi- perméables pour la voirie.
Autre effet bénéfique des espaces verts sur l’envi- ronnement urbain : la diminution des microparticules dans l’air. En recueillant les microparticules sur leurs feuilles, les végétaux parviennent à les réduire d’un tiers. Quelles perspectives lorsque l’on sait que 20 millions d’Européens souffrent d’affections respiratoires liées à la pollution aérienne !
UN ExEMPLE DE QUARTIER ORGANISé AUTOUR DE LA NATURE
ET DE LA GESTION DES EAUx PLUVIALES, QUARTIER D’hAMMARBY SJöSTADT, STOCKhOLM
Pour aller plus loin
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