Page 65 - IHEDATE - L'annuel 2017
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Les territoires et le monde
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LES TERRITOIRES SONT STRUCTURÉS PAR DES RÉSEAUX PHYSIQUES QUI TRANSPORTENT DE L’ÉNERGIE, DES MARCHANDISES OU DES DONNÉES.
En France, le paysage est tenu par quelques grandes entreprises, publiques ou privées, qui se partagent le monde des réseaux, selon des logiques monopo- listiques de droit ou de fait. Mais de nouveaux acteurs font irruption : géants du numérique, gestionnaires de plateformes, opérateurs de la ville intelligente. Comment se transforment les entreprises tradition- nelles, quelle est la stratégie des nouveaux entrants et que peuvent les régulations territoriales ?
Les effets des réseaux d’infrastructures sur le territoire se déroulent dans le temps long. En s’appuyant principalement sur l’exemple des réseaux ferroviaire et routier en France à partir du XIXe siècle, Michel Savy développe la notion controversée « d’effet structurant des infrastructures ».
À travers l’exemple des cars « Macron », Nicolas Quinones-Gil décrit la création d’une offre inédite de transport interurbain, sa structuration géogra- phique et les nouvelles pratiques de mobilité qu’ils suscitent.
Le transport des marchandises est tout aussi important que celui des personnes. La logis- tique est une fonction essentielle des écono- mies modernes. Christophe Ripert explique la stratégie de Sogaris, en particulier en milieu urbain, pour développer une offre d’immobilier logistique moderne et insérée dans le territoire.
La révolution numérique saisit les villes et provoque une profonde transformation de ses modes de production. Isabelle Baraud-Serfaty analyse le glissement serviciel de la ville à l’heure où la capacité à embarquer les usagers prime. Les
« agrégateurs », capables d’opérer les nouvelles « infrastructures » de la ville que sont désormais les plateformes, s’af rment comme des acteurs clés qui concurrencent les collectivités locales dans leur rôle même d’autorité organisatrice. Mais, comme l‘explique Stéphane Grumbach, l‘Europe est marginalisée dans le développement exponentiel des plateformes.
Pour Martin Vanier, les territoires n’ont jamais été autant « outrepassés » et « débordés » par les réseaux d’infrastructures et de services. Comment articuler la puissance des réseaux et le pouvoir des territoires aux différentes échelles ? Dans une société bousculée par le « capitalisme réticulaire », peut-être faudrait-il parler de « management des réseaux» en lieu et place de l’aménagement des territoires.
Le transport de l’électricité est l’expression parfaite des interdépendances créées par un réseau. Michel Béna montre la façon dont ce réseau s’organise à de nouvelles échelles, en particulier celle de l‘Europe. Quant au réseau postal, tout en conservant un maillage territorial très serré, il s’est considéra- blement redéployé pour tenir compte des nouveaux marchés (baisse du courrier, augmentation des colis) et trouver les gains de productivité nécessaires, comme l’explique François Hamet. Ce redéploiement a fortement transformé le rapport du système postal auterritoire.
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