Page 77 - IHEDATE - L'annuel 2017
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1986 SOCIOLOGIE DE MARSEILLE,
MICHEL PERALDI, CLAIRE DUPORT,
MICHEL SAMSON,
1953 1960
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Les territoires et le monde
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Le premier changement s’est opéré par le port. Bombardé durant la Seconde Guerre mondiale, l’appa-
ce n’ est pas pour des questions techniques ou économiques mais pour des questions politiques. Ces enjeux deviennent déterminants par rapport aux enjeux écono- miques, faisant basculer Marseille d’ une ville gouvernée par l‘ écono- mique à une ville gouvernée par le politique. Et lui faisant perdre sa place de ville mondiale.
L’État, premier employeur de Marseille
Dès lors, l’ État devient le premier acteur de Marseille et la ville s’endort, « cantonnée à un rôle administratif local, tandis que ses voisines proches, Aix-en- Provence notamment, prospèrent et rayonnent », relève Michel Peraldi dans Sociologie de Marseille. Deux grandes structures hospitalières sont créées, l’hôpital Nord en 1964 et La Timone en 1973. L’ État devient le premier employeur de Marseille, une situation qui n’ a pas changé en 50 ans. Il va aussi en devenir le premier aménageur. Jusqu’ à l’ arrivée des Pieds- noirs à partir de 1962, Marseille possède un parc de logements sociaux faible au regard d’une population ouvrière très présente sur le territoire. De 1967 à 1975, la construction de logements sociaux va exploser, avec 90 % de crédits d’ État.
À cette époque, les transfor- mations de la ville ne sont pas perçues comme les signes avant- coureurs d’ une crise à venir. Gaston Defferre est heureux, il le dit et le répète dans de nombreux journaux. Il pense alors que les sièges des entreprises installées à Paris ou à Aubagne vont venir à Marseille. Mais cela ne se fera jamais. Les grandes entreprises gardent leur siège à Paris tandis que les plus petites souhaitent plutôt échapper aux inconvénients
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asiment disparu 30 ans plus
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rd. La dissolution de l’empire
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a porte d’entrée vers l’ Afrique,
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e transit d’ hydrocarbures néces-
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ne produisant que des impôts
1964
nement, l’absence d’ un dispositif métropolitain. À la  n des années 1960, l’État gaulliste décide d’une grande recomposition territoriale à travers notamment la création de métropoles. Les métropoles de Lyon, Lille et Bordeaux voient le jour, imposées par l’ État. Mais à Marseille, Gaston Defferre (maire de Marseille de 1953 à 1986) refuse la constitution d’une communauté urbaine autour de la ville, craignant qu’au sein du triangle formé par Fos-sur-Mer à l’ouest, Aubagne à l’est et Aix-en-Provence au nord, la majorité soit détenue par le parti communiste. Si la métropole ne s’ est pas créée à Marseille,
© LA DÉCOUVERTE


































































































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