Page 17 - IHEDATE l'annuel 2015
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Des entreprises et des territoires I17
JEAN-PHILIPPE DHAM
JEAN-PHILIPPE DHAM, FAÇONNEUR D’ACIER ET COOPANAMIEN
Comme l’explique Noémie de Grenier, co- directrice générale de Coopaname depuis 2014 avec Hélène Vandenbilcke et Luc Mboumba, « avant, on avait des gens qui créaient des PME, qui apportaient un capital, qui voulaient se développer et embaucher des personnes, avec une logique entreprenariale classique. A présent, on a des gens qui veulent simplement mettre en valeur leur savoir-faire, leurs compétences, et travailler de manière autonome. Et pouvoir en vivre. » Une autre façon de concevoir le travail qui est née dans les années 1990, avec la création de la première coopérative d’activités et d’emploi à Lyon en 1996, Cap Services. Aujourd’hui, le territoire compte 80 coopératives et deux réseaux nationaux, «Coopérer pour entreprendre» auquel appartient Coopaname et « Copéa ».
Une entreprise partagée
Coopaname, c’est aussi beaucoup d’hommes et de femmes qui ont connu le travail en free-lance, en indépendant, comme intermittent du spectacle, pigiste, ou sous la forme de l’auto-entreprise. Autant de statuts auxquels Jean-Philippe Dham, 41 ans, devenu façonneur
d’acier après une carrière de salarié dans la publicité à TF1 puis à Microsoft, voulait échapper. Même si son idée de départ était de devenir son propre chef et de n’avoir de compte à rendre à personne. Coopaname n’a pas été un choix pour cet homme qui aime travailler seul, mais une évidence. Comme si la coopérative avait été faite sur mesure pour ce jeune père de famille qui n’hésite pas à affirmer qu’il a quitté le monde de l’entreprise «parce que c’était une question de survie». Un discours que Noémie de Grenier entend souvent parmi les nouveaux arrivants : «Ils disent qu’ils n’ont plus envie d’être salariés ni d’être dans un lien de subordination. Ils n’apprécient plus le travail en entreprise, avec ses règles et ses codes. Ils veulent récupérer la maîtrise de leur travail et de leur savoir-faire. Et surtout, ils cherchent une autre déontologie au sein d’une structure où le collectif est malgré tout très présent ».
On vient à Coopaname parce qu’on a envie de travailler autrement. Après avoir travaillé seul, Vincent David est aujourd’hui entouré de quatre collaborateurs, dont trois ont également intégré les rangs de Coopaname. Il n’y a pas de patron,
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