Page 4 - IHEDATE l'annuel 2015
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Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle et vice-président (EELV) de la Région Nord-Pas- de-Calais, a fait de sa petite ville, sinistrée après la fin de l’exploitation minière (et sans doute avant celle-ci), un laboratoire d’écocités et d’éco-entreprises, appuyées sur les spécificités du territoire. Son action, depuis plus de vingt ans, a contribué à transformer le paysage et surtout a permis à ses citoyens de retrouver travail, activité et dignité. Sa ville est considérée comme un exemple à la fois de transition verte mais aussi (et peut-être surtout) de «territoire entreprenant ».
Entre Castres et Mazamet, le Centre hospitalier intercommunal (le CHIC), innove en permanence pour améliorer la qualité des soins et du fonctionnement de l’entreprise. Il s’inscrit toujours plus profondément dans des réseaux territoriaux incluant d’autres établissements de soins, des praticiens, des personnels de santé, des associations, des villes pour développer la prévention, mettre en place des politiques de santé publique et assurer la continuité des soins. En véritables entrepreneurs, les membres de l’équipe de direction sont des têtes chercheuses pour comprendre les besoins et imaginer de nouvelles offres et de nouveaux dispositifs de soin.
A Romans, le groupe Archer, originellement entreprise d’insertion, s’est trouvé à l’origine de la mobilisation des acteurs sociaux, économiques et politiques d’un bassin industriel en grave crise (qui s’est traduite notamment par la quasi disparition de l’industrie de la chaussure). Ce mouvement a permis de relancer, développer ou créer plus de 80 activités différentes, des services à la personne à la sous-traitance automobile, en passant par... la production de chaussures. Ces redéveloppe- ments, comme l’explique Christophe Chevalier, animateur de l’ensemble, se sont fondés sur une analyse fine des savoir-faire hérités avant qu’ils ne disparaissent à jamais et sur une discussion avec les donneurs d’ordres potentiels pour leur démontrer les avantages de relocaliser à proximité des marchés finaux.
La troisième Italie, enfin, témoigne, si besoin était, que les trois ordres de notre inéluctable modernité (numérisation, mondialisation, métropolisation) ne sonnent pas le glas de capacités productives localisées. Les villes italiennes visitées lors de la mission d’études –Florence, Bologne, Trévise- sont loin d’être des métropoles et leurs productions (textile, chaussures, mécanique, meubles, etc.) ne feraient pas rêver un président de Région française lors de l’élaboration de son schéma de développement économique.
LES TERRILS DE LOOS-EN-GOHELLE
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