Page 43 - Annuel 2018

LES COMTÉS ONT À LEUR CHARGE LA GESTION DES CENTRES DE SOINS PRIMAIRES.
L’HÔPITAL NYA KAROLINSKA EST EMBLÉMATIQUE DES PARTENARIATS PUBLIC-PRIVÉ QUI SE DÉVELOPPENT CES DERNIÈRES ANNÉES.
LES SUR-COÛTS FARAMINEUX ONT CONDUIT À UNE ANNULATION
DU PARTENARIAT PAR LA VILLE DE STOCKHOLM.
Territoires, santé, bien-être
43 édition 2018
pouvoir de décision sur l’installation des centres privés. Il en résulte une mise en oeuvre très inégale de la réforme sur le territoire qui dépend des orientations politiques des gouvernements locaux et des choix d’implantation des établissements privés. Il est notable que la privatisa- tion d’une partie des centres de soin et des hôpitaux s’est traduite par une forte hausse des dépenses de santé, dont la part dans la richesse produite rejoint désormais celle de la France. Par ailleurs, les partenariats public-privé se sont développés depuis quelques années. L’un des exemples les plus emblématiques est celui de l’hôpital de recherche
internationalement réputé du Nya Karolinska. Les surcoûts faramineux ont conduit à une annulation du partenariat par la ville de Stockholm.
Le modèle suédois est donc aujourd’hui en pleine transformation. Pour autant, le compromis social-dé- mocrate est-il réellement menacé ou est-ce encore là l’expression d’un compromis pragmatique réalisé dans le but de maintenir une offre de qualité tout en limitant les coûts ? Force est de constater que le modèle universaliste prédomine toujours : le tarif des soins reste le même dans tous les centres de soins et le nancement (public) des centres est
similaire, que le centre soit privé ou public. Cependant, on observe une nette accélération du reste à charge individuel en matière de soins sans que le nombre de consultations n’augmente après 2010.
Le modèle n’est pas figé et est constamment débattu, avec des tentatives de nouvelles régulations. En 2017 déjà, une commission avait proposé de limiter les pro ts des entreprises de soins privées nan- cées publiquement, sans que cette proposition n’ait été retenue. Il n’en reste pas moins que la privatisation demeure très débattue et a été un thème majeur des élections parle- mentaires de septembre 2018.
© Sophie Knapp
© Anne-Sophie Boisgallais